Les révélations de Mokri sur les intrigues politiques des frères Kouninef
Par R. Mahmoudi – Révélée récemment à l’opinion publique, l’influence politique des frères Kouninef, hommes d’affaires à la tête d’un puissant groupe privé aujourd’hui en prison, s’avère être plus importante, voire plus dangereuse que ce que laissait entendre la rumeur.
A en croire le président du MSP, Abderrazak Mokri, un des frères Kouninef, dont il ne cite pas le nom, aurait soutenu – ou inspiré – une tentative de l’évincer de la tête de son parti au lendemain de l’annonce de sa candidature à la présidentielle avortée du 18 avril dernier.
Dans une déclaration, vendredi, à la chaîne de télévision Numidia News, Mokri indique ainsi que ce chef du clan Kouninef s’était opposé à sa décision – de se porter candidat à l’élection – parce que, selon eux, elle n’était pas du goût des Bouteflika, qui y voyaient, d’après Mokri, une «concurrence sérieuse».
Le chef de file des islamistes affirme dans sa déclaration que «cet homme avait contacté des dirigeants du Mouvement pour les exhorter à me renverser», en révélant que le coup avait été préparé par un des directeurs de l’homme d’affaires.
«Cette décision (de le destituer, Ndlr) a été une réaction à ma candidature», explique Abderrazak Mokri qui s’empresse d’en conclure que «c’est la preuve que la participation du Mouvement pour une société de la paix à l’élection présidentielle a ébranlé la présidence de la République et bouleversé, dans le même temps, l’Etat profond». Et d’ajouter : «Après la fin du règne de Bouteflika, tout le monde a essayé d’en prendre le relais, à commencer par l’entourage du Président et l’Etat profond.»
Abderrazak Mokri n’explique pas toutefois pourquoi il avait accepté de rencontrer, durant la même période, l’ex-homme fort de la Présidence, Saïd Bouteflika, pour mijoter avec lui, comme il l’avouera lui-même plus tard, un plan de sortie de crise avant d’annoncer sa propre candidature.
R. M.
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