Le Collectif des professeurs en sciences médicales dénonce la mort de Fekhar
Par Mounir Serraï −Dix-huit professeurs en sciences médicales dénoncent la prise en charge du défunt Kamel-Eddine Fekhar à l’hôpital de Blida. Ces professeurs dénoncent « la non-application des recommandations de la déclaration de l’Assemblée médicale mondiale de Malte sur les grévistes de la faim adoptée en novembre 1991 à Malte, à laquelle l’Algérie a adhéré. Cette déclaration définit les modalités médicales et éthiques à mettre en œuvre lors d’une grève de la faim qui reste un mouvement de protestation». Ils dénoncent «le traitement dont il a fait l’objet de la part des autorités, aussi bien de son vivant, pendant ses différentes incarcérations, que pendant les cinq jours qui ont suivi son décès».
Le Collectif refuse «la version de son décès suite à la grève de la faim». «Quand on a trois enfants de l’âge des siens, on ne se laisse pas mourir, on ne se suicide pas. Non, on n’abandonne pas ses enfants en se laissant mourir. On l’a laissé mourir en ne respectant aucune des règles de la Convention de Malte», estiment-ils.
Ces professeurs poursuivent en dénonçant le fait que «les véhicules et autocars transportant des milliers d’amis de Kamel Eddine Fekhar, venus nombreux lui rendre un dernier hommage, aient été retenus à Médéa par les barrages érigés par les services de sécurité, pour les empêcher d’assister à son enterrement».
Ce Collectif s’étonne «du silence inquiétant des Conseils de déontologie régionaux et appelle le Conseil national de déontologie, seule autorité compétente, à s’autosaisir et à ouvrir une enquête pour connaître les circonstances exactes ayant présidé au décès de Kamel-Eddine Fekhar». Parmi ce Collectif, les professeurs Bouzid et Brouri.
M. S.
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