Nouvelle tentative d’Israël d’exacerber les divisions ethniques en Algérie
Par Kamel M. – Le régime de Tel-Aviv ne compte pas rester les bras croisés face aux événements qui secouent l’Algérie. Benyamin Netanyahou, son gouvernement et ses services secrets semblent, au contraire, déterminés à tirer profit de la crise politique dont la persistance est dénoncée par l’état-major de l’ANP, qui met en garde contre les tentatives d’infiltration du mouvement populaire.
C’est ainsi que le président de la communauté sépharade unifiée du Québec, David Bensoussan, s’est fendu d’une tribune dans les colonnes du journal israélien The Times of Israel, intitulée «La dimension kabyle», en relation directe avec le hirak dont il voudrait qu’il soit un «vent de liberté» qui «souffle sur l’ensemble du pays et non plus que sur la Kabylie».
L’auteur affirme que «néanmoins, la dimension kabyle est un des pôles importants de la problématique de l’Algérie actuelle. Ses ramifications dépassent la contestation antigouvernementale et la perte de confiance envers la classe privilégiée du pouvoir». Cette phrase insérée en conclusion du long article de ce professeur d’électronique au Canada, originaire du Maghreb – d’Algérie ? –, est le condensé d’une trame à travers laquelle Israël affiche son soutien au mouvement autonomiste de Ferhat Mehenni dont il vante le militantisme pour l’«indépendance de la Kabylie», peuplée de 12 millions d’âmes et s’étendant sur 42 000 km2, un territoire «plus grand que celui plus de 30% des pays membres de l’ONU», lit-on.
Après un long rappel historique qui remonte jusqu’à l’époque romaine, David Bensoussan aboutit à la création du MAK dont le président «mit en place un gouvernement provisoire en exil» en 2010. L’auteur apporte des arguments juridiques aux revendications séparatistes de Ferhat Mehenni, conformes, selon lui, «à l’article 3 de la Charte de l’ONU».
Cet article, qui intervient à un moment crucial de l’histoire de l’Algérie postindépendance, n’est pas fortuit. Ses allusions aux religions juive et chrétienne dont se «réclament bien des Kabyles» confirment les manœuvres tendant à semer la discorde au sein de la population qui manifeste main dans la main depuis le 22 février pour le changement de régime. Cette union et ce rejet de toute ingérence étrangère ont désarçonné certaines officines qui essayent de contourner cet écueil, en s’employant à casser la symbiose à travers la division des rangs par la fibre religieuse et l’appartenance ethnique.
«Il existe une empathie des Amazighs pour les juifs amazighs qui, pour la plupart, sont installés en Israël. Nombreux sont les Kabyles qui ne se reconnaissent pas dans la propagande anti-israélienne du gouvernement algérien, qui est aussi morbide qu’obsessive, et affirment ouvertement leur sympathie à son égard», se console le président de la communauté sépharade unifiée du Québec, heureux qu’à Montréal «les leaders kabyles participent régulièrement à la fête d’indépendance d’Israël», allusion au MAK auquel il sert de porte-voix et dont il escompte une forte mobilisation sur le terrain en Algérie, en France et au Canada pour faire aboutir l’objectif israélien de pérenniser la crise algérienne jusqu’à l’effondrement du dernier bastion antisioniste au Maghreb et au Moyen-Orient.
K. M.
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