Pourquoi les islamistes soutiennent l’idée d’un «candidat consensuel»
Par R. Mahmoudi – Tactique politique ou évolution dans les positions de son parti ? Le chef du MSP, Abderrazak Mokri, dit comprendre les appréhensions de l’institution militaire face aux demandes d’ouverture d’une éventuelle transition qui se justifient, selon lui, par un certain nombre de périls qui risqueraient de peser sur le pays si jamais l’Algérie s’engageait dans une période de transition trop longue. Il affirme que plusieurs pays occidentaux tentent d’entraîner l’ANP dans un conflit avec le hirak pour l’internationaliser ensuite.
Pour ces raisons, le leader islamiste annonce sa disponibilité et celle de son parti à renoncer à leur participation à la prochaine présidentielle et accepter de soutenir «un candidat consensuel» sur lequel devraient s’entendre toutes les forces de l’opposition.
S’exprimant lors d’un point de presse, dimanche, à Oued Souf, Abderrazak Mokri explique que son parti accepterait de cautionner un candidat de consensus national pour une courte période, «à condition, dit-il, qu’il ne soit impliqué dans des affaires de corruption, qu’il n’ait pas comme projet de créer ultérieurement un parti politique et qu’il garantisse, enfin, la tenue d’élections législatives et locales régulières».
Dans la même optique, Abderrazak Mokri a estimé que «des solutions constitutionnelles existent», et que son parti les acceptait pour remplacer les figures représentant l’ancien régime par «des personnalités acceptées par le peuple conformément à la Constitution».
Sur ce point, Mokri propose la nomination d’un nouveau président du Conseil constitutionnel par l’actuel chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, suite à quoi, ce dernier annoncera sa démission pour être remplacé par le nouveau président du Conseil constitutionnel. Une autre solution préconisée par Mokri, dans le cas où l’éventuel successeur de Bensalah ne ferait pas consensus : celui-ci attendra l’élection d’un nouveau président du Conseil de la nation pour démissionner, lui aussi à son tour, et lui permettre d’accéder ainsi à la magistrature suprême.
R. M.
Comment (12)