Bernard-Henri Lévy et le lobby sioniste gardent un œil rivé sur l’Algérie
Par R. Mahmoudi – La répression féroce des manifestations qui a fait, lundi, au moins 30 morts et des centaines de blessés au Soudan a fait réagir le redoutable globe-trotter français après un long silence sur cette deuxième vague de soulèvements populaires qui gagnent le monde arabe et qu’il trouve visiblement des difficultés à noyauter.
Cette dangereuse dérive qu’emprunte le «printemps soudanais» est l’occasion pour ce porte-bannière de la guerre de tenter une incursion et lancer, pourquoi pas, une nouvelle croisade dans ce pays qu’il avait déjà contribué à détruire, lors de la crise du Darfour de 2006, en menant une campagne internationale contre Khartoum, dont l’objectif s’est avéré être le morcellement, en partie réussi, du plus vaste pays d’Afrique. En 2011, il reviendra dans la région, en éclaireur de l’Otan, pour mettre la Libye voisine en coupe réglée.
Dans un tweet posté lundi sur son compte, Bernard-Henri Lévy annonce l’information à sa manière : «Urgence #Soudan. On tire sur le peuple. Il avait, comme en Algérie, donné un exemple de maturité démocratique et de sagesse. On répond par les armes. Dans l’indifférence générale.»
Il est clair que, pour Bernard-Henri Lévy, la situation d’un pays de la région ne commence en fait à devenir «intéressante» qu’à partir du moment où la confrontation entre la population et l’armée tourne à la violence et promet le chaos. C’est bien sous cet angle qu’il faut décrypter sa comparaison avec l’Algérie. L’Algérie peut connaître le même sort, car l’«exemplarité» du mouvement citoyen dans ce pays, comme au Soudan, n’est pas une garantie intrinsèque contre toute dérive sanglante ou une réponse «compulsive» de l’armée.
Dans son message, l’ancien homme de main de Nicolas Sarkozy n’a pas manqué d’appeler tacitement à l’intervention étrangère au Soudan, en reprochant aux capitales occidentales leur «indifférence» face à ce qui s’est passé hier lors du sit-in des manifestants à Khartoum.
Il ne faudrait donc pas s’étonner de le voir bientôt débarquer dans ce pays pour y prêcher la bonne parole et parachever sa mission.
R. M.
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