Les insinuations de Mokri sur les relations «suspectes» de Karim Tabbou
Par R. Mahmoudi – Le torchon brûle entre le président du MSP, Abderrazak Mokri, et l’ex-premier secrétaire du FFS et fondateur de l’Union démocratique et sociale (UDS, non agréé). Après une première déclaration qui a soulevé un tollé, Mokri revient sur le sujet pour confirmer globalement ses dires et régler définitivement ses comptes à Karim Tabbou qui, lors d’une émission de télévision, lui reprochait d’être inféodé au pouvoir et d’avoir notamment «négocié secrètement» avec l’ex-conseiller du président Bouteflika.
Dans un message posté lundi sur sa page Facebook, le chef de file des islamistes affirme ainsi avoir dit que Karim Tabbou avait participé, non pas aux élections législatives mais aux élections locales, avec des listes d’indépendants dans certaines wilayas.
«Karim Tabbou, écrit Abderrazak Mokri, fait partie des personnalités que j’ai invitées à mon bureau et auxquelles j’ai exposé les détails de mes contacts dont il me reprochait le caractère clandestin, alors que je me suis retenu de commenter les accusations rapportées par de nombreuses personnes au sujet de ses contacts secrets avec un pays étranger.»
Au fond de lui, le chef du MSP n’en pense pas moins la même chose lorsqu’il déclare : «Lorsque nous avons pris part avec nos militants et cadres au premier vendredi, le 22 février, à travers toutes les wilayas, Tabbou était hors du pays. Après avoir pris le train en marche, il essaie aujourd’hui de s’en prendre aux hommes honnêtes !»
Ces coups au-dessous de la ceinture entre deux hommes de l’opposition illustrent les graves divisions qui minent l’opposition, aggravées par les divergences de vues aussi bien sur le mouvement de contestation que sur l’approche politique globale. Ainsi, au moment où des porte-voix du mouvement, dont Karim Tabbou, tendent à radicaliser leur position contre le commandement de l’ANP, en réclamant l’ouverture d’une transition politique, un groupe de partis de l’opposition, dont fait partie le MSP, annonce sa disponibilité à «dialoguer» avec l’armée.
R. M.
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