Pourquoi Bensalah a décidé d’adresser un discours à la dernière minute
Par Karim B. – Nous avons appris de sources informées que le chef de l’Etat a pris la décision de prononcer son discours «à la dernière minute après moult tergiversations». Abdelkader Bensalah a, en effet, cédé aux pressions de ses conseillers qui lui reprochent d’être peu enclin à communiquer.
Réservé, taciturne, le locataire provisoire du palais d’El-Mouradia n’est pas connu pour être un grand tribun. Ses discours, du temps où il présidait aux destinées du Conseil de la nation, étaient tous lus scrupuleusement, à la virgule près, sans que jamais cet homme que le destin a propulsé, bien malgré lui, à la tête du pays ait improvisé ne serait-ce qu’un mot.
Abdelkader Bensalah a, donc, dû s’adresser à la nation pour éviter que l’opinion publique interprète les nombreuses sorties du chef d’état-major de l’ANP, plus présent que lui sur les scènes médiatique et politique, comme étant la feuille de route imposée par l’armée. Bien que concordant parfaitement, les discours de Bensalah et de Gaïd-Salah pêchent néanmoins par leur ordre chronologique qui peut faire croire à la primauté du militaire sur le politique.
Très affaibli par sa maladie après une rémission qui aura duré trois ans, apprend-on, Abdelkader Bensalah a insisté sur le fait qu’il n’a pas choisi de se retrouver à la place qu’il occupe depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, mais que, cependant, s’il exerce cette fonction, ce n’est pas parce que l’armée l’y a placé, mais parce que la Constitution l’y oblige. Le chef de l’Etat a surtout mis l’accent, certes à demi-mot, sur son désir de voir le dialogue se tenir et aboutir au plus vite à une solution consensuelle pour permettre au pays de sortir de cette spirale dangereuse et, par là même, le libérer de cette lourde charge qui s’ajoute à son état de santé fragile.
K. B.
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