Les messages subliminaux de la France pour imposer ses pions en Algérie
Par Karim B. – La chaîne du Quai d’Orsay, France 24, redouble d’ingéniosité pour passer des messages subliminaux à l’endroit des téléspectateurs algériens, sur ses chaînes arabophone et francophone, en ces temps de remous et de grandes incertitudes.
Dernière manipulation en date, un reportage en apparence anodin sur une femme algérienne battante qui a su se frayer un chemin dans le difficile domaine du journalisme sportif. Le journal, inconnu du grand public jusqu’à la diffusion du reportage de la chaîne officielle française, a servi d’angle d’attaque pour un sujet détourné : le mouvement populaire.
Les journalistes de France 24 ont accompagné l’ancienne sportive algérienne qui les a conduits jusqu’au siège de l’association qui milite pour la sauvegarde de La Casbah, dont elle semble être membre. Jusque-là, rien d’anormal. Cependant, le sujet de la discussion était loin d’être consacré à l’ancienne ville historique d’Alger. Le reportage, insidieusement orienté, a donné la parole aux présents pour s’exprimer sur le hirak, tous les interviewés abondant évidemment dans le même sens. Puis, ce message glissé subrepticement par la voix d’un intervenant : «Nous voulons de nouvelles personnalités capables de conduire le changement réclamé par le peuple, à l’image de Karim Tabbou.»
Et nous voici arrivés à la finalité du reportage : suggérer des noms [par des Algériens] sans jamais paraître comme s’immisçant dans les affaires intérieures du pays. Car France 24 est une chaîne de télévision publique directement rattachée au ministère français des Affaires étrangères et, du coup, le dossier algérien doit être traité avec une immense précaution.
Ce n’est pas la première fois que ce média fait preuve de partialité dans la couverture des événements en Algérie, depuis le début des manifestations en février dernier. Ne sachant plus sur quel pied danser au début – l’Elysée semblait alors favorable au cinquième mandat, en tout cas, il ne s’y était pas opposé –, France 24 a, petit à petit, affiché sans trop se faire remarquer son penchant pour la radicalisation de la contestation populaire, au fur et à mesure que le chef d’état-major lançait des piques à l’adresse de l’ancienne puissance coloniale, accusée de vouloir faire durer la crise et infiltrer le mouvement à des fins de déstabilisation.
K. B.
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