Des extrémistes religieux rackettent les gérants de débits de boissons à Oran
Par Mohamed El-Ghazi – Selon des témoignages recueillis sur place, un groupe d’extrémistes religieux de la commune d’Aïn Turk s’adonne à un racket en règle qui cible les gérants de débits de boissons. Il les menace de lancer des campagnes hostiles à leur encontre sur les réseaux sociaux s’ils ne versent pas une somme d’argent. Ceux qui n’ont pas cédé se retrouvent au premier plan dans des vidéos postées sur le web, les citant nommément et appelant les riverains à signer des pétitions pour la fermeture de leurs établissements, car assimilant leurs activités à des actions «contre la morale» et comme une «atteinte à l’ordre public».
«Certains d’entre nous, pour éviter d’avoir des problèmes, ont cédé et donné de l’argent à ces intégristes pour éviter d’être jetés à la vindicte publique», confie un gérant menacé par ces extrémistes qui profitent de la conjoncture actuelle propice à tous les dépassements, en usant de la fibre religieuse pour légitimer leurs actions illégales.
«Nous interpellons les autorités locales contre ce vil chantage et ce rançonnement qui nous mettent en danger ainsi que nos clients et menacent notre activité», dénonce ce collectif de commerçants et d’investisseurs dans une lettre adressée aux autorités. Le collectif s’interroge sur les dessous de ces «manœuvres malveillantes» qui rappellent étrangement les agissements des islamistes de l’ex-FIS dans les années 1990.
Selon le même collectif, ce groupe d’extrémistes religieux est «encouragé» et «soutenu» à travers des «financements occultes» pour semer le désordre «à des fins politiques inavouées».
Les résidus du FIS dissous tentent par tous les moyens d’infiltrer le mouvement populaire et de récupérer le hirak à travers plusieurs actions, bien que les manifestants les aient rejetés. Incapables de dévier le mouvement de sa trajectoire comme en 1988, ces fanatiques moyenâgeux recourent aux nouvelles technologies de l’information et de la communication pour tenter de réaliser leur rêve : mettre le pays à feu et à sang.
M. E.-G.
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