Des manifs gigantesques comparables à celles du 8 mars prévues le 4 juillet
Par Kamel M. – Selon les nombreux échos qui parviennent à travers les réseaux sociaux, des manifestations aussi importantes que celle du 8 mars dernier sont prévues le 4 juillet prochain. La crise s’enlise et la symbiose entre les manifestants et l’armée après l’appel de l’état-major de l’ANP à l’application de l’article 102 semble s’être estompée avec ce que le mouvement de contestation considère être des atermoiements de l’institution militaire.
Les arrestations d’anciens ministres, d’hommes d’affaires et autres hauts responsables dans le cadre de la lutte contre le détournement des deniers publics par le cercle proche de l’ancien président Bouteflika, n’ont pas eu l’effet escompté et l’opinion publique commence à se demander si toute cette opération n’est pas destinée à l’occuper pendant que la crise politique s’enlise sans que des solutions aient été trouvées et un compromis atteint.
Les internautes sont nombreux à appeler à des rassemblements gigantesques le 4 juillet prochain, date qui coïncide avec l’échéance électorale annulée, la fin du mandat provisoire du chef de l’Etat qui n’a pas réussi à convaincre l’opposition et les manifestants à accepter son appel à un dialogue national inclusif, mais aussi la très symbolique fête de l’Indépendance, le 5 juillet.
Les regards sont tournés ce lundi vers le chef d’état-major de l’ANP qui devra prononcer un discours à partir de Béchar, dans le sud-ouest du pays. Mais d’aucuns pensent que Gaïd-Salah n’annoncera rien de particulier et qu’il continuera à appeler les citoyens à se conformer à la Loi fondamentale et à aller vers les élections au plus tôt. Or, les conditions sont loin d’avoir été réunies pour que la présidentielle se tienne et que les citoyens acceptent de recourir aux urnes alors qu’ils estiment que l’ancien régime est toujours en place.
Dilemme pour les décideurs dont la feuille de route est aux antipodes des revendications populaires. Comment réagira l’armée face à un raz-de-marée programmé qui prouve que la mobilisation citoyenne n’a pas faibli et que, au contraire, elle reprend son souffle ?
Le discours du patron de l’armée sera, en tout cas, déterminant. Soit il rassurera les citoyens, soit il les incitera à durcir le mouvement de contestation.
K. M.
Comment (42)