Prémices de dialogue pour une sortie de crise : la fin du jusqu’au-boutisme ?
Par R. Mahmoudi – En dehors du FFS, du RCD et de quelques micro-partis qui rejettent le dialogue dans les conditions actuelles, et qui exigent la mise en place d’«une transition démocratique» comme préalable à toute élection, la plupart des partis de l’opposition ne font plus de l’ouverture d’une transition politique une revendication principale, après avoir longtemps plaidé pour la mise en place d’une direction collégiale et, pour les plus irréductibles, d’une Assemblée constituante.
Qu’est-ce qui a bien pu changer en quelques semaines ? L’opposition a-t-elle fini par céder devant l’intransigeance du commandement de l’ANP sur ce point précisément ?
A bien lire les dernières déclarations des partis regroupés autour de l’Alliance des forces de changement (MSP, El-Adala, Talaie El-Houriyet, etc.), qui s’apprête à organiser une conférence nationale élargie à d’autres partis et personnalités, on sent une réelle convergence entre leurs propositions et la «feuille de route» présentée récemment par l’institution militaire où la quête d’une solution politique à la crise prend une autre signification qui n’est pas forcément liée à une transition politique «indéterminée».
La feuille de route de l’armée repose sur quatre éléments : le respect de la légitimité constitutionnelle, un dialogue approfondi entre les différents acteurs, la mise en place d’une commission électorale indépendante et l’élection du successeur du président sortant Abdelaziz Bouteflika «dans les plus brefs délais».
L’initiative de l’opposition regroupée est venue «affiner» cette feuille de route, en proposant d’insérer les instances de transition souhaitées dans le processus électoral ou, plus précisément, au sein de la commission indépendante d’organisation de l’élection envisagée, qui peut être la clé de voute d’un véritable dénouement.
R. M.
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