Le discours répétitif du chef d’état-major prélude aux annonces des mardis ?
Par Houari A. – Comme prédit par un article précédent, le chef d’état-major de l’ANP n’a rien annoncé de nouveau dans son discours prononcé ce lundi à partir de Béchar, où il supervise des manœuvres militaires. Ahmed Gaïd-Salah a réitéré son appel au dialogue, ses critiques contre la mauvaise gestion économique par le régime Bouteflika et la nécessité d’aller au plus vite vers les élections présidentielles.
Mais le patron de l’ANP a-t-il tout dit ? Les citoyens se sont habitués, depuis la décision de l’armée d’écarter l’ancien président Bouteflika en «exhortant» le Conseil constitutionnel à appliquer l’article 102, à attendre de nouvelles annonces les mardis. Tous les «souhaits» exprimés par le commandant en chef des forces armées ont été exécutés dans les heures qui ont suivi son discours, hormis la mise en œuvre de l’article portant destitution du chef de l’Etat pour empêchement.
La machine judiciaire et médiatique a été mise en branle pour accélérer le rythme des procès qui s’emballe jusqu’à désarçonner les observateurs les plus avertis. Les chroniques judiciaires dominent la scène nationale, mais l’opinion publique n’en demeure pas moins attachée à sa revendication principale, à savoir le départ du régime Bouteflika dans sa totalité.
Les appels redondants au dialogue ont reçu un retour négatif des manifestants décidés, d’après les échos qui parviennent des réseaux sociaux, à battre le pavé en grand nombre le 4 ou le 5 juillet prochains, pour exiger le changement radical du système qu’ils réclament pacifiquement depuis le 22 février.
Le chef d’état-major de l’ANP n’a pas répondu à cette revendication prioritaire et tient à sa feuille de route qui consiste à aller vers l’élection présidentielle très vite. Une échéance électorale rejetée massivement tant que tous les symboles de l’ère Bouteflika n’ont pas lâché les commandes.
H. A.
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