Le message clair de l’ONM au chef d’état-major va-t-il provoquer le déclic ?
Par Houari A. – Le message de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), hier, est sans équivoque. Cette frange respectée par les Algériens pour son passé glorieux s’insurge clairement contre le statu quo actuel qui dure depuis plusieurs semaines, alors que le pays s’engouffre petit à petit dans une crise économique grave induite par l’absence de perspectives et la saturation médiatique qui plombe le moral des Algériens de plus en plus inquiets pour l’avenir du pays.
L’ONM s’adresse indirectement au chef d’état-major de l’ANP dont les discours, chaque mardi, se répètent et se ressemblent sans qu’une solution soit proposée pour en finir avec le bras de fer à distance entre le général Gaïd-Salah et les millions de manifestants qui lui répondent, eux aussi, par le même refus de toute solution sans le départ préalable de tous les responsables civils et militaires qui symbolisent l’ancien régime.
L’ONM qualifie la crise de «grave» et alerte sur les conséquences désastreuses de la poursuite de ce dialogue de sourds, préconisant la désignation d’une personnalité consensuelle pour entamer un dialogue réel dans les plus brefs délais. L’Organisation répond ainsi à la persistance du patron de l’armée à vouloir vaille que vaille forcer les citoyens à se conformer à une Constitution héritée de l’ère Bouteflika et qui la rend donc obsolète.
Le ton utilisé par l’Organisation nationale des moudjahidine, présidée par Mohand Ouamar Benlhadj qui a succédé au défunt Saïd Abadou, est ferme et les termes choisis pour l’exprimer sont sans ambages. C’est «l’échec total», dénonce l’ONM qui reproche aux cercles de décision actuels d’avoir «ignoré» l’application des articles 7 et 8 «réclamée avec insistance par le hirak populaire» et pointe «l’absence de conditions légales, organisationnelles, techniques et administratives».
Dit autrement, les moudjahidine subodorent l’absence d’une volonté d’aboutir à une solution à la crise qui va en s’enlisant et répondent ainsi à l’homme fort de l’armée qui répète inlassablement que ceux qui appellent à une période de transition «violent» la Constitution, considérant implicitement que son acharnement à faire appliquer une Loi fondamentale caduque rejetée par l’ensemble de la société est le facteur de blocage principal.
H. A.
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