Les Algériens répondront en masse à Gaïd-Salah : le divorce est consommé
Par Kamel M. – Le mot d’ordre est connu depuis mardi. Les slogans seront unanimes à dénoncer une atteinte à un des piliers de l’identité nationale à travers un emblème qui, aux côtés du drapeau tricolore, représente la dimension amazighe de la civilisation algérienne.
C’est ainsi que les Algériens expliquent leur adhésion à ce drapeau qui est venu s’ajouter à l’étendard historique symbole de l’Indépendance et de l’unité nationale, sans attenter à cette symbiose entre les différentes composantes de la société algérienne. Et c’est pour cela que l’immense majorité des Algériens a décidé de porter le drapeau amazigh très haut lors des manifestations de ce vendredi pour confirmer leur attachement à leurs racines millénaires.
Le discours ambigu du chef d’état-major de l’ANP a été applaudi par une minorité raciste, représentée notamment par la députée excentrique Naïma Salhi qui s’est accrochée à la sortie ratée de Gaïd-Salah pour envenimer la situation et semer la zizanie entre les Algériens, en tenant des propos attentant gravement à son unité. Dans le même temps, les tentatives de corriger le tir pour atténuer l’effet néfaste que les propos de Gaïd-Salah ont eu sur une opinion publique plus que jamais décidée à faire «dégager» tous les symboles civils et militaires de l’ancien régime, se sont avérées vaines et n’ont fait qu’accentuer le doute sur la capacité des décideurs du moment à assurer la stabilité du pays et à «accompagner» le mouvement populaire vers une sortie de crise.
Les millions de manifestants résolus à faire aboutir leur principale revendication, à savoir le changement radical du système, sont de plus en plus convaincus que le statu quo entretenu en haut lieu est favorable au maintien des résidus de l’ancien régime et que le but final de ceux qui retardent l’aboutissement à une solution démocratique pérenne cherchent à contourner la révolution en s’accrochant vaille que vaille à une Constitution obsolète, taillée sur mesure pour le système aboli et à laquelle personne ne reconnaît dès lors une quelconque légitimité.
Ce vendredi est déterminant. Et le prochain discours de Gaïd-Salah n’aura aucun effet sur la rue qui continuera à réclamer son départ en même temps que celui de ceux qui l’ont précédé ou qui sont maintenus à leur poste souvent bien malgré eux.
K. M.
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