Un dissident du PT succède à Sidi Saïd : l’UGTA peut-elle redevenir une force de gauche ?
Par Saïd N. – Salim Labatcha, un syndicaliste de gauche, a été élu, vendredi à Alger, nouveau secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), pour un mandat de cinq ans, en remplacement de l’inamovible Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui a fini par céder après plusieurs mois de pressions et de protestations ininterrompues de la base qui réclamait son départ, en décidant de ne pas se porter candidat.
Le nouveau patron de la centrale syndicale est déjà accrédité d’une légitimité incontestable, puisqu’il a été élu lors d’un congrès qui a vu la participation de plus de 500 délégués, représentant des structures de l’Union à travers les wilayas, dont des représentants des fédérations nationales des différents secteurs professionnels, même si certains syndicalistes avaient refusé d’y assister, contestant la légitimité des travaux de ce congrès.
Agé de 52 ans, Labatcha, qui est titulaire d’un diplôme universitaire en informatique, était secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l’agroalimentaire (FNTA) depuis 2011, et a occupé plusieurs responsabilités syndicales depuis qu’il a débuté son action syndicale dans les années 1990. Mais ce qui le distingue des apparitrices de l’UGTA, c’est plutôt son parcours politique particulier et sa formation de militant de gauche.
Ancien militant du Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune, il a été élu député en 2012, sous la bannière de ce parti dont il a été expulsé en 2016 suite à un conflit avec la patronne. Mais un arrêté du ministère de l’Intérieur l’a réhabilité, ce qui lui a permis de créer un mouvement de redressement qu’il nommera «Comité de sauvegarde du Parti des travailleurs».
De grands défis attendent le nouveau patron de l’UGTA pour redonner vie à une centrale asphyxiée par une gestion autoritaire et grandement discréditée par son allégeance au pouvoir exécutif pendant le règne d’Abdelmadjd Sidi-Saïd, qui était un des défenseurs les plus zélés du Président déchu avant de le lâcher pour rallier les nouveaux décideurs. Mais son profil d’homme nouveau et pétri dans le militantisme peut être un atout pour les relever dans une conjoncture économique et politique des plus délicates.
S. N.
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