Ils exigent la la libération des manifestants emprisonnés : sit-in devant le tribunal Sidi M’hamed
Par Mounir Serraï – Des dizaines de citoyens ont observé un sit-in devant le tribunal Abane-Ramdane à Alger pour exiger la libération des seize manifestants placés en détention provisoire pour avoir brandi le drapeau amazigh lors des manifestations de vendredi dernier. Ces manifestants sont accusés d’atteinte à l’unité nationale et risquent jusqu’à 10 ans de prison ferme, selon des avocats.
Les citoyens, rassemblés, scandaient «Chamal ifrikia, amazighia (l’Afrique du Nord est amazighe» ou encore «Ana djazairi amazighi (je suis Algérien et amazigh)». Leurs avocats sont surpris par le chef d’inculpation retenu contre eux, à savoir «atteinte à l’unité nationale» car, selon eux, il n’y a aucun texte de loi qui interdit de porter un étendard ou un autre drapeau dans la rue.
Les avocats de ces détenus ont introduit aujourd’hui une demande de remise en liberté de ces manifestants. Plusieurs partis, personnalités et associations ont dénoncé ces poursuites judiciaires. Dans un texte publié sur son mur, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh) appelle à rester «mobilisés, unis et solidaires et, surtout, pacifiques». «Evitons de tomber dans le piège de la provocation, la violence et la division, gardons surtout le cap sur notre mouvement pour le changement, rendez-vous au 19e vendredi», conclut-il.
Pour le Réseau contre la répression, «c’est une décision inacceptable». «Un recours sera introduit demain matin par les avocats et une demande de liberté provisoire sera déposée dans les trois jours», ajoute ce Réseau. «Un appel est lancé pour un rassemblement populaire aujourd’hui même, à 18 h, au niveau du rond-point Aïssani à Aïn Bénian», conclut ce réseau.
M. S.
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