Un supporter algérien arrêté en Egypte : le hirak fait peur au maréchal Sissi
Par Houari A. – Le mouvement de contestation algérien s’est invité en Egypte où se déroule la Coupe d’Afrique des nations de football. Un supporter algérien aurait, en effet, été interpellé par les services de sécurité égyptiens pour avoir brandi un slogan appelant à l’éviction des symboles du régime Bouteflika.
L’information a été rapportée par le quotidien arabophone Ennahar. Les règlements de la Fifa interdisent tout message politique lors du déroulement des compétitions internationales. Mais il paraît évident que les autorités égyptiennes veulent surtout éviter que les événements qui ont lieu en Algérie déteignent sur la CAN-2019 à laquelle prennent part les Verts et que de nombreux supporters algériens suivent à partir des tribunes.
Les supporters algériens ont pour habitude de chanter des slogans politiques et ont même participé au déclenchement du hirak à travers des hymnes chantés par les fans de certaines équipes, de la capitale notamment, dénonçant le régime Bouteflika, avant que le mouvement de contestation gagne l’ensemble du pays et que les Algériens eurent décidé de manifester chaque vendredi depuis le 22 février dernier.
La situation en Algérie est similaire à celle qui prévaut en Egypte, selon les observateurs. Et le pouvoir égyptien, tenu d’une main de fer par le maréchal Abdelfattah Sissi après le renversement du président Mohamed Morsi veut éviter toute contagion, d’autant que la mort en plein procès de l’ancien chef de file des Frères musulmans a provoqué une vague de colère dans le pays.
Le mouvement de contestation pacifique algérien diffère du «printemps arabe» dont l’étincelle est partie de Tunisie mais qui a connu son apogée en Egypte, avant que d’autres pays du Moyen-Orient et du Maghreb suivent, notamment la Libye, la Syrie et le Yémen, en proie à des guerres civiles désastreuses. Le hirak algérien a été marqué par un large soutien de la communauté internationale qui a applaudi son caractère non-violent et qui, de ce fait, risque de se propager à d’autres pays où les soulèvements brutaux de 2011 ont échoué.
H. A.
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