Faux propos attribués à Rahabi : qui manipule l’agence russe Sputnik ?
Par Karim B. – Le correspondant de l’agence de presse russe Sputnik à Alger a attribué à Abdelaziz Rahabi des propos que ce dernier dément avoir tenus, affirmant qu’il n’a fait aucune déclaration à aucun média. Cette «bévue» intervient au moment où l’ancien ambassadeur à Madrid joue un rôle prépondérant dans la préparation de la conférence de l’opposition en vue de l’ouverture d’un dialogue avec le pouvoir en place.
Ce n’est pas la première fois que l’agence russe se fait piéger. Ce média officiel, dont la tendance épouse la politique étrangère de Moscou, a dévié plusieurs fois de sa ligne s’agissant de la situation en Algérie. Des observateurs se sont, dès lors, interrogés sur les dessous de ces «dérapages» répétitifs qui tendent à aligner la position de Moscou dans les dossiers internationaux sur celle de certaines capitales occidentales en manipulant l’opinion publique à travers des articles orientés.
L’agence Sputnik n’a pas de bureau à Alger et reçoit ses informations à Paris d’où elle les relaie à travers son site sans, vraisemblablement, prendre les précautions nécessaires pour vérifier leur véracité.
Ce problème a déjà été soulevé par les autorités russes, a-t-on appris de sources informées, selon lesquelles la Russie ne veut surtout pas se ranger du côté des pays qui nourrissent des velléités interventionnistes en Algérie tout en affirmant qu’ils ne veulent pas s’ingérer dans les affaires intérieures du pays. La position de Moscou, qui rejette toute immixtion dans la crise algérienne, dérange-t-elle des officines qui cherchent à parasiter la diplomatie russe à travers un organe officiel qui semble ne pas contrôler son correspondant à Alger ?
L’absence d’un bureau de cette agence à Alger, contrairement aux autres grandes puissances qui suivent les événements de très près pour, à la fois, tenter d’orienter le cours des événements – notamment Reuters et l’AFP – et éviter justement toute manipulation comme celle dont vient d’être victime Sputnik, est une aberration, estiment de nombreux analystes.
La situation en Algérie est de plus en plus sensible et l’absence de solution à la crise politique à court terme désarçonne les partenaires étrangers qui s’échinent à sauvegarder leurs intérêts dans une guerre sans merci entre les principales puissances économiques, à savoir la France, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et, à un degré moindre, la Grande-Bretagne.
K. B.
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