Ikhlef Bouaichi : «Nous assistons à des attaques en règle contre le FFS»
Par Mounir Serraï − Le coordinateur du comité d’éthique du FFS, Ikhlef Bouaiche, qui a occupé, du vivant de Hocine Aït Ahmed, le poste de premier secrétaire du parti, réagit à la situation de crise qui secoue actuellement le plus vieux parti de l’opposition.
«Durant cette période charnière, depuis 5 mois de mobilisation du peuple pour un changement pacifique et démocratique, nous assistons à des attaques en règle contre notre parti. Cette magnifique révolution nationale avec les mots d’ordre du FFS est le résultat de 56 ans de lutte. Nous savons que le pouvoir n’oubliera jamais le combat sans relâche de notre feu président Hocine Aït Ahmed avec plusieurs générations de vaillants militantes et de militants. Etant le porte-voix des couches déshéritées, avant-garde des luttes pour les droits de l’Homme, pour les libertés démocratiques et pour l’identité nationale, nous assistons à de terribles représailles de la dictature», soutient d’emblée M. Bouaichi. «Face à la mobilisation citoyenne, le pouvoir chancelant organise la diversion et la confusion», regrette-t-il, estimant que les militants du FFS savent que «seules les élections dans un congrès statutaire, souverain, légitime et démocratique sont à même de procéder à des changements de fond». Il appelle ainsi «la conscience de chaque militante et chaque militant afin de mettre un terme à cette grave dérive dont seul le FFS et le combat pour la démocratie sont perdants au profit de la dictature».
«Contrairement aux appels aux divisions, nous appelons au rassemblement de tous les militants. Le pays a besoin d’un FFS uni et fort. L’histoire jugera les actes de chaque militante et militant», insiste M. Bouaichi, soulignant que le FFS a toujours été «un parti rassembleur, de dialogue et de compromis, fondements de la démocratie». Pour lui, les divisions que connaît actuellement le parti «ne peuvent être inspirées que de l’intérieur du système totalitaire»
«Ainsi, nous, membres du comité d’éthique, appelons les militants à resserrer les rangs, à redoubler de vigilance, de continuer à militer pacifiquement au sein des structures légales et légitimes de notre parti et de rassembler nos énergies afin de peser encore plus sur la scène politique nationale», poursuit-il, rappelant que «plusieurs générations de militantes et de militants ont tout sacrifié, y compris leur vie pour certains, afin de créer ou de préserver le FFS, depuis 1963». «Malgré les différents coups de boutoir de la dictature durant des décennies pour le normaliser, si non le faire exploser, les militants ont su résister à toutes les menaces, les répressions et les privations», relève M. Bouaichi. Sa déclaration intervient quelques jours après la nomination d’un nouveau premier secrétaire du FFS, qui n’est pas reconnu par l’aile Ali Laskri.
M. S.
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