Les démocrates adoptent leur «pacte» pour une véritable transition
Par Mounir Serraï – Les partis et les personnalités appartenant au courant progressiste ont adopté aujourd’hui, lors de leur réunion au siège du RCD, un pacte pour «une véritable transition démocratique». «Nous, partis politiques, personnalités et représentants de la société civile qui militons pour la souveraineté populaire et l’alternative démocratique, réunis le 26 juin 2019 à Alger, saluons la mobilisation et la détermination du peuple algérien, plus que jamais décidé à imposer pacifiquement un changement radical du système autoritaire», ont-ils annoncé d’emblée, dénonçant dans ce sillage «le pouvoir qui multiplie les manœuvres dans l’unique espoir de mettre en échec cette déferlante citoyenne et d’empêcher toute alternative politique crédible pour un changement démocratique radical».
«Aujourd’hui, le pouvoir réel est assumé et exercé entièrement par l’état-major de l’armée. L’interdiction de l’emblème amazigh dans les manifestations publiques et la judiciarisation de l’action politique en sont les preuves supplémentaires», ont-ils ajouté tout en mettant en garde contre «de telles dérives qui visent à semer la division, la peur et la confusion».
Les forces progressistes qui œuvrent pour une alternative démocratique ont mis des préalables à la négociation, estimant qu’aucune transition démocratique n’est possible sans «la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, la libération du champ politique et médiatique, l’arrêt immédiat des harcèlements judiciaires et des menaces contre les citoyens, les militants des partis politiques et de leurs organisations, du mouvement associatif, des syndicalistes, des militants des droits de l’Homme, des journalistes…, l’arrêt immédiat du bradage des richesses nationales et la récupération des biens spoliés».
Ces forces, composées, entre autres, des partis RCD, FFS, PLD, PT, PST, l’UCP, MDS, ont considéré la résolution de la crise passe par «l’organisation d’une période de transition qui réunit les moyens politiques pour l’expression d’une véritable souveraineté du peuple et l’édification d’un Etat de droit démocratique basé sur : l’indépendance de la justice, la séparation et l’équilibre des pouvoirs, la non-utilisation de la religion à et du patrimoine et des symboles de la nation à des fins politiques, l’égalité en droits entre les hommes et les femmes, la non-utilisation de la violence pour la conquête et l’exercice du pouvoir, le droit d’association et le droit d’organisation syndicale soumis au seul régime déclaratif, le droit de réunion, d’organisation et de manifestation, la garantie par l’Etat des droits sociaux et économiques fondamentaux des citoyens, la consécration des libertés individuelles et collectives, syndicales et le droit de grève, la souveraineté populaire sur les richesses naturelles de la nation, la consécration du rôle de l’Etat dans la conduite du développement national et la lutte contre les inégalités socio-économiques et la pauvreté et le respect de tous les pluralismes».
M. S.
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