L’agence Sputnik récidive en s’attribuant et en déformant un entretien avec Mokri
Par Saïd N. – Décidément, les rapports qu’entretient le média russe Sputnik avec l’Algérie est loin de refléter l’image que renvoient les relations traditionnelles entre Alger et Moscou. Qu’on en juge ! En moins de vingt-quatre heures, l’agence de presse russe se voit accusée d’avoir attribué de faux propos à des hommes politiques algériens. Ainsi, après avoir publié une «interview imaginaire» d’Abdelaziz Rahabi, aussitôt démentie par le concerné, l’agence récidive en s’attribuant et en déformant une autre interview avec le président du MSP, Abderrazak Mokri.
Dans une mise au point postée sur son compte Facebook, le leader islamiste dément avoir accordé un quelconque entretien à ladite agence. Plus grave encore, il accuse Sputnik d’avoir mal reproduit un entretien qu’il avait accordé à l’agence de presse officielle russe, en déformant ses propos au sujet de deux questions : la dissolution du FLN et du RND et le départ de Bensalah. Dans l’entretien publié par Sputnik et repris par certains titres de la presse algérienne, Mokri a affirmé qu’il s’opposait à la dissolution des partis de l’ancienne alliance présidentielle, en arguant qu’il faudrait laisser le libre choix au peuple de s’exprimer par le vote, «pour peu qu’il n’y ait plus de fraudes électorales».
Sur l’autre question, le chef de file du MSP disait comprendre l’attitude des partis comme Talaie El-Houriyet d’Ali Benflis et El-Adala d’Abdallah Djaballah, qui n’exigent pas comme préalable le départ du chef de l’Etat intérimaire pour s’engager dans le dialogue avec le pouvoir, y compris avec l’institution militaire.
Au-delà de ce que valent les réponses d’Abderrazak Mokri, la question que l’on ne peut s’empêcher de se poser est de savoir si, en créant la confusion sur des sujets aussi sérieux qui engagent l’avenir de l’Algérie à un moment aussi crucial, l’agence Sputnik est «infiltrée» ou si elle le fait à des desseins inavoués.
Des observateurs se sont déjà interrogés sur les dessous de ces «dérapages» répétitifs qui tendent à aligner la position de Moscou dans les dossiers internationaux sur celle de certaines capitales occidentales, en manipulant l’opinion publique à travers, notamment, des articles orientés.
S. N.
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