Bensalah assure : «Ni l’armée ni moi ne serons partie prenante du dialogue !»
Par Mounir Serraï – Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, renouvelle son appel au dialogue pour arriver à créer les conditions pour une élection présidentielle au plus vite possible. Rejetant la transition qui mènera, selon lui, le pays vers le vide constitutionnel, Bensalah estime qu’il est impératif de dialoguer pour mettre en place les instruments nécessaires pour garantir une présidentielle qui permettra au pays de retrouver sa stabilité.
Dans son discours à la nation, Bensalah affirme que le dialogue ne sera mené ni par lui ni par le gouvernement mais plutôt par des «personnalités ayant la légitimité historique, politique ou professionnelle». Il assure aussi que l’armée ne sera pas partie prenante de ce dialogue, qui sera mené en toute liberté par ces personnalités nationales, crédibles et sans ambitions politiques particulières. «L’Etat dans toutes ses composantes, y compris l’institution militaire, ne sera pas partie prenante de ce dialogue et observera la plus stricte neutralité tout au long du déroulement de ce processus», assure Bensalah, selon lequel «l’Etat se contentera de mettre tous les moyens matériels et logistiques à la disposition du panel de personnalités, qui décidera lui-même des modalités de son fonctionnement».
Le chef de l’Etat ne précise cependant pas ni qui ni comment choisir ces personnalités. Il insiste sur la nécessité d’adhérer à cette démarche pour sortir le pays de la crise. Il appelle «les acteurs politiques nationaux, l’ensemble des composantes de la classe politique, les personnalités patriotiques nationales, les mouvances qui structurent la société civile et tous ceux qui sont considérés comme exprimant les sentiments d’une frange de la population, ou de ses élites, notamment les jeunes et les femmes, à s’engager dans le processus de dialogue national inclusif que l’Etat entend lancer dès à présent».
Pour Bensalah, «ce dialogue est urgent, parce que le pays doit recouvrer au plus vite sa normalité politique et institutionnelle, qui le mettra en position de faire face aux incertitudes économiques et sociales et aux menaces qui pèsent sur notre sécurité nationale du fait d’un environnement extérieur particulièrement complexe».
Il poursuit en insistant sur le fait que «les participants au dialogue auront la liberté de discuter et de débattre des conditions à réunir pour garantir la crédibilité du scrutin et aborder l’ensemble des aspects législatif, réglementaire et organisationnel de cette élection, y compris le déroulement du calendrier électoral ainsi que les mécanismes de son contrôle et de sa supervision».
«Le dialogue, affirme le chef de l’Etat, devrait être axé sur l’organe ou l’autorité électorale indépendante à mettre en place et qui aura pour mandat d’organiser et de contrôler le processus électoral dans toutes ses étapes.» «Il s’agira de débattre et d’arrêter la configuration de cette entité et de fixer ses missions et attributions, son mode d’organisation et de fonctionnement ainsi que sa composante, y compris, éventuellement, les personnalités consensuelles devant la diriger.»
Ce nouvel appel trouvera-t-il bon écho au sein de la classe politique, de la société et du peuple, en général, qui continue de manifester tous les vendredis ?
M. S.
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