Cheb Khaled snobe les Algériens et chante pour l’équipe nationale du Maroc
Par Houari A. – Le chanteur raï Cheb Khaled vient de sortir une nouvelle chanson dédiée à l’équipe nationale marocaine de football à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations, qui se joue actuellement en Egypte, et à laquelle prend part la sélection algérienne.
On ne sait pas combien la vedette oranaise a touché pour cet hymne à la gloire du probable adversaire des Verts au Caire mais ce n’est pas la première fois que le chanteur installé en France affiche son allégeance au régime monarchique de Rabat. En 2017, il s’était distingué par une chanson intitulée Vive le roi dans laquelle il fait l’éloge du monarque Mohammed VI.
Une année auparavant, il affirmait sur une chaîne de télévision marocaine : «Je suis marocain depuis ma tendre enfance.» «Au Maroc, je suis dans mon pays», avait-il martelé, en qualifiant les Algériens de «parasites» et de «grandes gueules» qui «aboient du matin au soir».
Khaled avait enchaîné en avouant son «grand amour» pour «sidna» (notre maître, le roi, ndlr) qui est «adulé autant que moi par tout le peuple marocain», allant jusqu’à affirmer n’avoir «jamais vu un roi aussi bon» que Mohammed VI, répétant à tue-tête la formule de servilité consacrée au royaume du Maroc pour désigner le dictateur.
Le Makhzen marocain a lancé une offensive envers les chanteurs algériens les plus en vue pour tenter de les récupérer politiquement et de les faire se retourner contre leur propre pays. Pour ce faire, les autorités marocaines ont jeté leur dévolu sur les chanteurs les plus vulnérables. Il en est ainsi de Khaled, de Réda Taliani et de Zahouania. D’autres chanteurs, bien que très appréciés par le public marocain, ont refusé de se prêter à ces manœuvres machiavéliques.
En 2017, Cheb Khaled volait au secours du régime wahhabite des Al-Saoud en donnant un concert à Riyad, dans ce qui s’apparentait à un simulacre d’ouverture sur la modernité opérée par le prince héritier Mohamed Ben Salmane. Un régime qui sera éclaboussé quelque temps plus tard par l’affaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi.
H. A.
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