Le Syndicat national des magistrats «enquête» sur de probables injonctions
Par Saïd N. – Le Syndicat national des magistrats aurait contacté les juges ayant ordonné la mise en détention provisoire de nombreux manifestants, ces dernières semaines, pour savoir s’ils avaient reçu des «injonctions» de la part des autorités, comme le laissent entendre de nombreuses voix de l’opposition qui y voient, notamment, la main du commandement de l’ANP.
Selon une source proche de ce syndicat, rapportée par le quotidien panarabe Al-Charq Al-Awsat, l’instance de direction de cette organisation affirme qu’elle n’hésiterait pas à «demander à l’institution militaire de cesser toute ingérence dans les affaires de la justice si cela s’avérait juste». Absent sur la scène depuis plusieurs semaines, ce syndicat des magistrats semble aujourd’hui, plus que jamais, interpellé suite à la multiplication des arrestations pour délits d’opinion.
Dans un communiqué rendu public le 11 mai dernier, le Syndicat national des magistrats avait rejeté «toutes les accusations ciblant le corps de la justice et ses hommes, à travers lesquelles plusieurs parties, officielles et non officielles, se sont attelées à donner une image stéréotypée du travail de la justice qui, d’après elles, n’agirait que sur injonction». Les juges refusent qu’ils soient considérés comme un appareil fonctionnant «sur ordres» ou «convocations», en se disant déterminés à recouvrer leurs droits constitutionnels, réclamés par le peuple, et qui font d’eux un «pouvoir indépendant».
Cette déclaration des magistrats intervenait au lendemain d’un discours du chef de l’état-major de l’ANP, affirmant que l’armée s’engageait à «offrir des garanties suffisantes aux instances judiciaires pour le libre exercice de leurs fonction, sans contraintes ni pressions, notamment en termes de lutte contre la corruption et de dilapidation des deniers publics».
S. N.
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