Ces personnalités sur lesquelles le pouvoir mise pour conduire le dialogue
Par Houari A. – Depuis l’annonce de la tenue d’une conférence nationale le 6 juillet, suivie d’une nouvelle offre de dialogue lancée par le chef d’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, et théoriquement confiée à des «personnalités neutres», les appels se multiplient pour attirer un maximum de figures politiques ou historiques, qui tendent, dans le contexte actuel, à se substituer à la classe politique et dont la seule participation est perçue comme un gage de sérieux et de bonne volonté.
Concernant le dialogue auquel a appelé Bensalah, des sources médiatiques rapportent que la présidence de l’Etat aurait pris contact avec les deux ex-chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche et Mokdad Sidi, pour leur proposer de faire partie d’un panel de «personnalités neutres» appelées à diriger le dialogue. Dans le même registre, l’ex-président de l’APN et ex-président de la mouhafadha FLN de Béjaïa, Karim Younes, a démenti sur son compte Facebook des rumeurs qui le donnaient comme faisant partie de l’équipe choisie pour diriger le dialogue.
L’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour a, lui aussi, démenti toute intention d’intégrer ladite équipe. Plus cohérent dans sa démarche, Benbitour a, dès le début, refusé l’idée de faire partie de quelque instance de transition que ce soit. Il a affirmé qu’il ne s’engagera que dans une élection présidentielle.
Le nouvel appel de Bensalah pour la tenue d’un dialogue auquel ni lui, ni l’armée, ni le gouvernement ne sont partie prenante, a-t-il assuré, ne semble pas avoir convaincu. Beaucoup de temps a été perdu en raison des atermoiements du pouvoir actuel et les millions de citoyens qui rejettent l’ancien régime et exigent le départ immédiat de tous ses symboles civils et militaires ont déjà répondu à cette offre par la négative. En effet, ce vendredi, qui coïncide avec la fête de l’Indépendance, devrait marquer un tournant décisif dans la crise politique que certains tentent de faire durer pour maintenir le statu quo et, ainsi, sauver les vestiges du système Bouteflika.
Les appels à une manifestation gigantesque pour maintenir vive la flamme de la contestation ne laissent aucune alternative aux décideurs dont la marge de manœuvre se rétrécit de jour en jour.
H. A.
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