Le Makhzen exhibe les noms de ses «agents» au sein de l’Union européenne
Par Karim B. – Le Makhzen ne s’encombre d’aucun scrupule pour afficher les noms de ses «agents» au sein des institutions de l’Union européenne. Ainsi, la nouvelle composition de la Commission européenne a été applaudie par Rabat, qui se réjouit que des lobbyistes à son service aient été désignés pour conduire l’Exécutif européen pour les cinq prochaines années.
Pour le régime monarchique de Rabat, des «proches du Maroc [ont été] récompensés», à travers leur nomination à des postes clés. «La désignation de Josep Borrell aux commandes de la diplomatie européenne pour les cinq années à venir est un bon point», pavoise-t-on dans les médias inféodés au palais qui estiment que «le Catalan connaît parfaitement le cahier revendicatif du Maroc, notamment sur la question du Sahara Occidental». «D’ailleurs, lit-on encore, il était le seul ministre de l’UE à prendre part aux côtés de Nasser Bourita à la retraite des experts marocains et européens portant sur l’avenir des relations entre les deux parties, organisée le 3 juin dernier à Rabat».
Le Makhzen n’en salue pas moins la nomination de la Française Christine Lagarde à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). «Cette ancienne ministre sous les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy et actuelle présidente du FMI connaît parfaitement les attentes financières et politiques du Maroc dans son partenariat avec l’UE», jubilent les Marocains qui comptent bien profiter de cette proximité pour continuer à glaner des subsides auprès de l’Europe. Le Makhzen vivant quasi exclusivement des aides étrangères qui lui parviennent de l’Occident et du Golfe. C’est que le roi Mohammed VI trépide d’impatience de connaître le nom de celui qui remplacera son autre fidèle serviteur, Pierre Moscovici, au poste de commissaire aux Affaires économiques et monétaires. «Le Français avait joué un rôle déterminant dans le processus de négociations ayant permis de dépasser les deux verdicts de la CJUE sur les accords agricole et de la pêche conclus entre le Maroc et l’UE», admet le Makhzen.
L’aveu étant venu des Marocains eux-mêmes, peut-on encore douter de l’existence d’une connivence entre Rabat et Bruxelles unis contre les intérêts de l’Algérie ?
K. B.
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