Mobilisation historique à travers le pays pour le changement radical du système
Par Mounir Serraï − Les Algériens, en ce vendredi 5 juillet, sont sortis par millions dans les rues des villes du pays pour exiger le départ de tous les symboles du régime et la «restitution» du pouvoir au peuple. Drapés de l’emblème national, les manifestants ont affiché leur soif de liberté en ce jour de célébration de l’Indépendance de l’Algérie. Un jour qui correspond aussi à la 20e manifestation antisystème.
Plus que d’habitude, les Algériens se sont fortement mobilisés pour signifier leur détermination à fonder une nouvelle Algérie libre et démocratique, où les droits et les libertés de tout un chacun seront respectés. Et ils l’ont bien exprimé par leur présence dans la rue, homme, femme, jeunes et vieux, munis de pancartes à travers lesquelles ils exigent à la fois le départ de tous les symboles restant du régime Bouteflika, «un Etat civil» et «une transition démocratique conduite par des personnalités nationales honnêtes et crédibles».
A Alger, la mobilisation a été exceptionnelle en dépit du soleil torride, malgré l’encerclement de toutes les grandes artères par des fourgons de police et la fermeture de certains points de passage des manifestants notamment au niveau de la place Mauritanie. Les manifestants ont scandé des slogans rejetant l’offre du dialogue du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, réclamant haut et fort un «Etat civil et non militaire» et demandant la «libération des détenus d’opinion» notamment le moudjahid Lakhdar Bouregaâ.
«Djazair horra dimocratia» (Algérie libre et indépendante), «Pas de dialogue avec le gang», «Irhalou» (dégagez) sont autant de slogans entonnés en ce 20e vendredi par des manifestants plus que jamais déterminés. Toutes les grandes villes ont été submergées par les manifestants. D’Oran à Constantine en passant par Sétif et Annaba, les Algériens ont investi la rue pour maintenir la pression sur le pouvoir et signifier leur rejet de sa feuille de route. Certains sont allés jusqu’à comparer cette mobilisation exceptionnelle avec celle du début du hirak. Ils ont estimé que «le peuple a bien fait son référendum».
M. S.
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