Espoir et déception
Par Kamel M. – Autant la conférence de l’opposition et de la société civile conduit par Abdelaziz Rahabi, et qui devrait rassembler un grand nombre de participants, suscite l’espoir de l’amorce d’un dialogue sérieux pour une sortie de crise, autant les tristes images de manifestants battus à terre par des policiers, le jour de la fête de l’Indépendance, font craindre une dérive autoritariste aux conséquences graves.
La DGSN n’a, pour le moment, pas communiqué au sujet de cette violence policière particulière constatée lors des manifestations de ce vendredi 5 juillet, bien que les faits soient graves et que les scènes désolantes d’Algériens maltraités par d’autres Algériens soient incompréhensibles au moment où les citoyens n’ont pas cessé de crier «khawa khawa» depuis le premier jour du hirak et n’ont pas dévié de cette voie pacifique.
Que s’est-il passé hier ? Les policiers ont-ils perdu leur sang-froid au point d’asséner des coups de pieds au visage de manifestants bien que ceux-ci n’aient fait preuve d’aucune hostilité envers leurs agresseurs ? Les forces de l’ordre ont-elles reçu l’ordre de faire preuve de «fermeté» envers les manifestants alors même que ceux-ci se sont contentés de scander les slogans habituels appelant au départ de tous les symboles civils et militaires du régime Bouteflika ?
Les violences subies par des citoyens pacifiques ce vendredi ne peuvent être passées sous silence. L’image de la police algérienne s’en trouve écorchée et l’excès de zèle de quelques éléments ne doit pas montrer cette institution républicaine, professionnelle et respectée comme un corps liberticide, opposé à la démocratie et attentant aux droits de l’Homme.
Une mise au point de la DGSN est souhaitée pour éviter que la police nationale apparaisse comme se dressant contre la volonté populaire dont le seul désir réside dans l’éradication d’un régime qui a conduit le pays, avec toutes ses composantes, à la dérive.
K. M.
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