Message sur les slogans politiques : une mise en garde aux pèlerins algériens ?
Par Saïd N. – Le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Youssef Ben Ahmed Al-Otheimin, a appelé les hadjis du monde entier à se garder de porter des slogans politiques pendant le pèlerinage, au motif que le «pèlerinage est un rassemblement de foi et non un cérémonial politique pour porter des slogans», et que cela est susceptible, selon lui, de perturber les rites religieux.
Cet appel tient lieu d’instruction, puisque le secrétaire général de cette organisation, créée et financée par Riyad, s’inspirait d’une résolution de la dernière réunion de l’OCI, tenue à Amman, laquelle résolution indiquait clairement que le royaume d’Arabie Saoudite n’acceptait pas que «des pèlerins brandissent des slogans politiques ou confessionnels susceptibles de déranger le reste des pèlerins ou autres visiteurs des Lieux saints».
S’il est clair que cette mise en garde s’adresse principalement aux ressortissants iraniens et chiites en général, soupçonnés de vouloir créer des troubles en Arabie Saoudite, en réponse à la récente campagne politico-médiatique menée par le régime des Al-Saoud contre Téhéran, suite aux attaques armées répétitives contre des navires pétroliers dans le golfe arabo-persique, elle vise en même temps les Algériens, eux aussi redoutés depuis quelques mois pour le plaisir qu’ils éprouvent, là où ils se rendent – même à La Mecque et à Médine –, à afficher ostensiblement, et parfois bruyamment, leur identité, en brandissant des drapeaux ou des banderoles portant des slogans propres au hirak.
Pour avoir brandi sur les tribunes d’un stade cairote de simples pancartes sur lesquelles était transcrit notamment «tetnehhaw gaâ !», trois supporters algériens ont été expulsés d’Egypte et incarcérés en Algérie depuis maintenant une semaine. C’est bien la preuve que les manifestations algériennes à l’étranger, et plus particulièrement dans la région arabe, sont autant redoutées que l’agitation des Iraniens.
Pour rappel, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, en visite officielle en Arabie Saoudite, avait été pris à partie par un Algérien alors qu’il profitait de son séjour à La Mecque pour effectuer la omra.
S. N.
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