Barrages filtrants, fouilles, encerclement des lieux de la marche : Alger en état de siège
Par Mounir Serraï – Plusieurs axes routiers menant vers Alger sont bloqués. Que l’on vienne de la nouvelle autoroute Est-Ouest, de Blida ou de Boumerdès, on se heurte automatiquement à des gendarmes munis de boucliers anti-émeute et à des camions et fourgons avec lesquels ils barricadent les routes.
Même à l’entrée d’Alger, plus exactement à Dar El-Beïda, un énorme barrage filtrant de la gendarmerie national a été mis en place dès l’aube. Les trois quarts de cette «autoroute» sont occupés par des gendarmes sur des centaines de mètres, provoquant ainsi une file de véhicules sur plusieurs kilomètres.
Le même constat a été fait par des automobilistes au niveau de l’entrée de l’autoroute Est-Ouest et celle menant de Blida vers Alger.
Dans le centre de la capitale, le pouvoir renforce davantage le dispositif sécuritaire en encerclant les lieux où se déroule la marche de tous les vendredis. Des centaines de fourgons collés les uns aux autres sont alignés à la place Audin et la Grande Poste, des deux côtés de la route. Des milliers de policiers, en uniforme et en civil, sont mobilisés, procédant à des fouilles de passants, surtout les jeunes suspectés d’être étrangers à Alger.
«Des pancartes et des étendards amazighs confisqués et des jeunes embarqués par dizaines dans des fourgons cellulaires stationnés à chaque recoin de la ville», affirme Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, présent sur les lieux.
«Le pouvoir tente par tous les moyens d’étouffer le Hirak et d’empêcher la marche. Chaque vendredi c’est la pression de trop», dénonce-t-il encore. Ce déploiement policier se renforce de plus en plus depuis plus d’un mois. Certains y voient une préparation du terrain pour l’interdiction prochaine des marches à Alger, avant d’élargir cela aux autres villes du pays.
M. S.
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