Les victoires des Verts réveillent les démons du racisme en France
Par Kamel M. – Bien avant les succès réalisés par l’équipe nationale algérienne de football à la CAN-2019, des extrémistes et xénophobes français avaient déjà commencé à préparer l’opinion publique française à se dresser contre les ressortissants algériens qui allaient, comme d’habitude, fêter les victoires des Verts à leur manière.
Le «signal» a été lancé par Robert Ménard, qui a mis en marche la machine anti-algérienne en appelant à «agir contre les futures violences qu’engendreraient les supporters algériens». Depuis, toute la nébuleuse hostile à l’Algérie se déchaîne. Une vidéo montrant l’ancien président de Reporters sans frontières en train d’agresser de jeunes Algériens qui fêtaient la victoire en quarts de finale fait le tour de la Toile.
Des élus aussi se sont mis de la partie. Il en est ainsi du conseiller municipal de Voglans, dans le sud-est de la France, qui s’est fendu d’un écrit dans lequel il déverse son fiel sur les «membres de la communauté arabo-musulmane», débordant largement sur les simples scènes de joie des supporters algériens à travers toute la France. «Le pire exemple vient encore d’être donné par les nouveaux et répétés débordements des supporteurs de l’équipe de football d’Algérie. Comment est-il possible que les autorités françaises laissent de telles atteintes à l’ordre public avoir lieu en France du fait de ressortissants étrangers qui manifestent leur joie pour une victoire de leur pays dans une compétition africaine ?» s’est interrogé cet officiel qui s’étonne que le gouvernement n’expulse pas «le maximum vers le pays dont ils osent défendre en masse les couleurs dans nos rues, en brandissant son drapeau».
Injurieux, un journaliste d’extrême-droite écrit, de son côté, en parlant des Algériens, que «sur l’échelle de l’évolution, ils se sont arrêtés au niveau de la palourde trisomique et leur grand avantage c’est qu’ils ne nous déçoivent jamais, avec eux le pire est toujours possible», avant d’énumérer des actes de vandalisme qui auraient été commis par les supporters des Fennecs et dont l’un, le plus grave – la mort d’une femme écrasée par un véhicule – s’est avéré être le fait d’un chauffard d’une autre nationalité. Ce raciste n’a pas lésiné sur les épithètes insultantes pour décrire les Algériens : «bonobos», «racaille», «imbéciles», «salopards», «voyous», etc. Il n’accuse pas moins le gouvernement, la police et les maires français de «lâcheté» et, pire, de «trahison».
Dans le même temps, à Ivry, dans la banlieue parisienne, une plaque commémorative en hommage aux victimes des massacres du 8 Mai 45 a été dégradée. Elle a été inaugurée le 8 mai 2017 et avait déjà été ciblée par les extrémistes une première fois cette année, la veille de la commémoration, rapportent des médias français. A la place de l’hommage inscrit sur la plaque, les auteurs de la dégradation ont écrit : «L’Algérie c’est ton pays ? Retourne-y !» Un slogan propre aux groupes identitaires satellites du parti de Marine Le Pen.
K. M.
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