Contribution – L’indignation à géométrie variable d’une certaine France raciste
Par Mesloub Khider – «A Paris, Lyon ou Marseille, des casseurs se sont mêlés aux supporters. Les autorités ont riposté avec du gaz lacrymogènes». « En fin de soirée (…), une centaine de casseurs a investi les Champs-Elysées où une foule immense s’était réunie pour célébrer la victoire des (…). Ils ont rapidement transformé une ambiance bon enfant en duels contre les forces de l’ordre. Ils ont notamment saccagé du mobilier urbain et pillé des supérettes sur leur chemin». «Voitures brûlées, magasins pillés, mobilier saccagé (…). La fête aura été de courte durée sur les Champs-Elysées (…)». «L’Intermarché situé sur l’avenue de la Grande-Armée a ainsi été forcé et pillé, notamment pour voler des bouteilles de vin et de champagne». «Une centaine de casseurs ont ensuite rejoint les Champs-Elysées pour s’en prendre, vers 23h30, au Drugstore Publicis, aux boutiques Adidas et Kenzo et à un bistrot qui retransmettait les images du match». «Sur les Champs-Elysées, des devantures de boutiques et des terrasses de cafés ont été détruites. Les rues sont jonchées de déchets. Un kiosque à journaux a été complètement ravagé et un magasin a même été pillé». «La maire du 8e arrondissement, Jeanne d’Hauteserre, a quant à elle regretté sur Twitter que la fête soit gâchée par ces casseurs». «Près de 300 personnes en garde à vue après la victoire de l’équipe de…». «A Paris, 102 personnes ont été interpellées, alors que la fête a tourné court (…) sur les Champs-Élysées. 90 d’entre elles ont été placées en garde à vue, selon les chiffres officiels». «Affrontements entre casseurs et CRS». «Des casseurs ont lancé à partir de 23 heures des projectiles, comme des bouteilles, sur les forces de l’ordre (…)». «Quarante-cinq policiers et gendarmes ont, par ailleurs, été blessés au cours des incidents». «Tout ce que je vais retenir de la victoire de…, c’est mon agression sexuelle sur les Champs-Elysées». «De nombreuses femmes assurent avoir été victimes d’agressions sexuelles alors qu’elles célébraient la victoire de… dans les rues». «Au moins deux morts sont à déplorer en marge de la fête».
A la lecture de ces informations communiquées en vrac, le lecteur d’Algeriepatriotique est convaincu de lire les extraits d’articles de la presse française relatant les récentes violences qui ont émaillé la célébration des victoires de l’équipe nationale algérienne de football concourant en coupe d’Afrique 2019, violences commises par quelques dérisoires supporters «algériens» en France.
Pourtant, ce florilège d’articles de journaux, absolument pas exhaustif, est extrait de la presse française de l’année dernière, publiée tous le 16 juillet 2018, au lendemain de la victoire de l’équipe de France contre la Croatie, lors de la finale de la Coupe du monde de football.
Or, à cette récente époque, ces violences protéiformes n’ont soulevé aucune réaction de la part des politiciens de la droite et de l’extrême-droite françaises, aujourd’hui écumant de rage xénophobe contre les supporters «algériens». Ces gravissimes violences, perpétrées en juillet 2018 par les têtes blondes gauloises, n’ont suscité aucune réprobation, ni indignation ni condamnation. Aucune protestation n’a été formulée officiellement auprès du gouvernement de l’époque, ni de saisine de l’Assemblée nationale pour interpeller les ministres lors des séances consacrées aux questions au gouvernement. De même, aucune exhortation à l’interdiction de célébrer les victoires de l’équipe de France de football sur les Champs-Elysées n’a été formulée, pour éviter la réitération des dérapages et des violences provoqués par les supporters français. Pareillement, aucune requête n’a été adressée au ministre de l’intérieur pour l’inviter à renforcer le dispositif policier pour neutraliser les supporters français, lors des célébrations des victoires de l’équipe de France de football. Semblablement, aucune restriction de circulation des supporters de l’équipe de France de football n’a été réclamée par ces politiciens de droite et d’extrême-droite.
Au reste, ces violences des supportes français n’ont fait l’objet d’aucun débat sur les chaînes d’information en continu. C’était le black-out total. Silence radio. Il est vrai qu’il fallait se concentrer sur la mémorable victoire et non sur les déplorables déboires, pour éviter de ternir l’image de la France. Aujourd’hui, cette engeance nazifiée voudrait, au contraire, éclabousser l’Algérie pour occulter ses brillantes prouesses footballistiques. De braquer ses xénophobes projecteurs sur quelques individuels actes de violence isolés commis, par ailleurs, par des supporters français (issus de l’immigration algérienne), pour jeter de l’ombre sur les collectives performances actuelles de l’Algérie, accomplies pacifiquement par 43 millions d’Algériens exemplaires. Notamment en célébrant dans la liesse et la sérénité les victoires de son équipe nationale de football ; notamment en manifestant pacifiquement chaque vendredi, par millions, dans toutes les villes d’Algérie.
Décidément, la haine des Algériens demeure profondément ancrée parmi une certaine frange de la population française, nostalgique de l’Algérie-française. Pis, elle redouble d’intensité hystérique quand l’Algérien relève la tête, s’affirme, se hisse au firmament, triomphe sur tous les plans. Notamment, en ce moment, depuis que le peuple algérien soulève l’admiration du monde entier pour sa «révolution» emblématique, pour sa détermination à nettoyer son pays des salissures gouvernementales entreposées par la France, pour sa résolution à purger la politique de ses instances officielles politiciennes et commerciales acoquinées à la France, pour sa fermeté à poursuivre l’opération mains propres jusqu’à l’assainissement total du pouvoir mafieux algérien épaulé par la France, pour son hardiesse à moraliser l’Algérie en l’expurgeant de ses résidus néocolonialistes, pour ses exploits footballistiques brillamment victorieux, pour sa brillante et mature jeunesse moderne, avide de changement politique, de transformation sociale, de révolution économique, d’innovation culturelle, de modernisation scolaire. En un mot : d’une vie meilleure, dans une Algérie radieuse, loin des rognures de la France raciste mais proche de la majorité des Français amis de l’Algérie.
M. K.
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