Humilité contre frime
Par Karim B. – Humilité et efficacité. Voici les maîtres mots du sélectionneur des Verts, Djamel Belmadi. Ce sont ces deux qualités qui ont manqué à ses prédécesseurs nationaux, Rabah Madjer et Rabah Saâdane. Le premier imbu de sa personne, multipliant les talonnades obsolètes qui ne faisaient que l’éloigner des supporters et lui faire perdre le capital sympathie qu’il avait acquis auprès des Algériens à Gijon, en 1982. Le second perdait son temps à pleurer sur son sort et à chercher des souffre-douleur sur lesquels transférer son incapacité à aller au-delà des limites de ses compétences.
L’ancien sociétaire de l’Olympique de Marseille n’a pas changé d’un iota depuis que l’auteur de ces lignes l’a rencontré sur les hauteurs de la cité phocéenne, en 2000. A l’époque, il faisait les beaux jours des bleu et blanc et était la coqueluche des Marseillais qui se bousculaient à l’entrée de la Commanderie pour se prendre en photo avec le jeune prodige algérien.
Djamel Belmadi est sans doute le meilleur choix que les autorités sportives algériennes aient fait depuis fort longtemps. Quels qu’aient pu être les résultats enregistrés en Egypte, où se joue une Coupe d’Afrique des nations palpitante bien que moins suivie qu’avant en raison de la situation politique complexe qui règne en Algérie, Djamel Belmadi aurait eu droit aux mêmes applaudissements chaleureux, pour avoir reconstruit une équipe nationale soudée et réinsufflé l’amour de la patrie dans le cœur des joueurs émigrés qui la composent. Des joueurs qui ont choisi l’Algérie mais que les calculs mesquins de certains ont découragés, avant que le nouveau coach remette la balle au centre, réajuste le tir et vise les buts.
Ce digne enfant de l’Algérie, modeste et sage, est un exemple que les jeunes Algériens doivent suivre en se détournant des joueurs-mannequins, gros parleurs et frimeurs qui mangent à tous les râteliers.
Chapeau bas, Monsieur Belmadi !
K. B.
Publié le 3 juillet 2019
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