Confusion autour de l’arraisonnement d’un pétrolier algérien par les Iraniens
Par Saïd N. – L’ambassade d’Iran à Alger a démenti, samedi dans un communiqué adressé à la presse, l’information publiée par plusieurs médias faisant état d’une intervention des garde-côtes iraniens, vendredi, pour contraindre un pétrolier appartenant à Sonatrach de mettre le cap vers les eaux territoriales iraniennes au moment où il traversait le détroit d’Ormuz.
L’ambassade iranienne explique dans son communiqué que le navire algérien «a poursuivi dans la nuit de vendredi son itinéraire vers la destination initiale qu’il avait choisie». La chancellerie iranienne insiste sur le fait que l’information telle qu’elle avait été donnée par les différents médias «locaux et régionaux» est dénuée de tout fondement et «dictée par les propagandes médiatiques concernant la situation qui prévaut actuellement dans la région».
Dans un communiqué rendu public samedi, la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach avait indiqué que le pétrolier Mesdar – 2 000 000 de barils de capacité, propriété de Sonatrach – se dirigeait vers Tanura pour charger du pétrole brut pour le compte de la compagnie chinoise Unipec, lorsqu’il il a été contraint de mettre le cap vers les eaux territoriales des côtes iraniennes par les garde-côtes de la marine iranienne, au moment où il traversait le détroit d’Ormuz. La compagnie pétrolière nationale a souligné qu’une cellule de suivi avait été immédiatement mise en place entre les départements ministériels de l’Energie et des Affaires étrangères, «jusqu’au dénouement de cette affaire à 20 h 45».
Ce démenti de l’ambassade de la République islamique d’Iran n’a été répercuté par aucune source officielle algérienne, ni par les médias publics. Pourtant, cette affaire aurait pu déclencher une crise diplomatique avec Téhéran, à l’heure où le gouvernement iranien fait face à des menaces accrues de la part de Washington et de ses alliés européens. La saisie, samedi, d’un tanker britannique dans le détroit d’Ormuz par les forces iraniennes ravive les appels à la guerre contre l’Iran qui menace d’embraser toute la région.
Le dénouement rapide de cette affaire concernant le navire algérien épargne à l’Algérie d’être mêlée à un imbroglio international aussi dangereux et dans lequel elle n’a aucun intérêt.
S. N.
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