La haine des m’tournis
Par Saïd Djafar – Laissant derrière lui la culture de l’émeute, le peuple algérien a surpris par son civisme dans son mouvement pour une deuxième République qu’il mène depuis le 22 février.
Alors que toutes les protestations actuelles, dans les pays du tiers-monde – comme au Soudan – ont été réprimées dans le sang, et même en France, au vu du traitement brutal réservé aux Gilets jaunes, le caractère pacifique du hirak algérien impressionne à la fois en tant que mot d’ordre et mode d’action. Les nostalgiques du colonialisme n’ont rien trouvé, alors, à se mettre sous la dent, surpris qu’ils ont été par cette manière de protester.
Après avoir appelé à l’interdiction des manifestations des supporteurs algériens et l’emblème tricolore algérien, ils n’hésitent pas à faire appel à la caution des «chasseurs de prix» qui ont la faculté de se retourner contre leur peuple.
En haut du podium, Boualem Sansal. Après avoir tenté de salir la Guerre de libération nationale, il vient de récidiver en stigmatisant nos compatriotes en France, parce qu’ils ont fêté les victoires et le sacre des Verts à la Coupe d’Afrique des nations.
En déclarant qu’«ils ont trahi la France qui les a accueillis», il remet au goût du jour le droit du sang, oubliant que les xénophobes préfèrent l’original à la copie. Courant derrière les prestiges, ces m’tournis, comme les qualifie l’écrivain Rachid Boudjedra, perdent le sens réel des choses.
Que doivent répondre ces jeunes stigmatisés à ces m’tournis qui détournent le regard quand ces jeunes manifestent pour fêter les victoires de l’équipe de France à l’euro et au mondial ? Comme l’a déclaré l’auteur des Contrebandiers de l’histoire : «Nous n’aurons jamais de haine contre le peuple français».
N’est pas Boudjedra qui veut. Tout est dans la racine du nom.
S. D.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
Comment (36)