Les quatre conséquences de l’abandon du français selon un centre de réflexion
Par Kamel M. – Le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) a mis en garde contre l’abandon brutal de l’usage de la langue de Molière en Algérie.
«Si l’apprentissage de différentes langues étrangères est toujours souhaitable, la remise en cause, ouvertement voulue par certains responsables politiques, du statut de première langue étrangère accordé au français en Algérie, et donc du caractère francophone du pays, est de nature à nuire gravement aux intérêts supérieurs de celui-ci et du peuple algérien», alerte le CERFM.
Une telle démarche improvisée «couperait l’Algérie de son environnement immédiat, à savoir le reste du Maghreb et, plus globalement, de l’Afrique francophone, vaste ensemble en plein essor économique et démographique et présentant de nombreuses opportunités», explique le think tank.
L’Algérie serait ainsi «éloignée de ses alliés traditionnels et historiques par une érosion progressive mais certaine des relations amicales, voire fraternelles, liant historiquement le pays à d’autres ayant aussi le français en partage, au nord comme au sud du monde francophone», souligne encore ce cercle de réflexion indépendant qui met en avant des «relations particulièrement étroites qu’il serait impossible de rebâtir avec d’autres pays et puissances géographiquement plus lointaines et non liées à l’Algérie par une histoire commune».
L’Algérie se rapprocherait, pense encore le CERFM, lentement mais sûrement et au détriment de son appartenance maghrébine des pays arabo-anglophones du Moyen-Orient, de leurs codes culturels mais aussi, in fine, de leur principal allié occidental (les Etats-Unis, ndlr) et de sa politique étrangère (…) sur laquelle finirait par s’aligner en grande partie l’Algérie tôt ou tard».
Autre conséquence directe, selon toujours le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone, une dichotomie entre l’Algérie et la majeure partie de sa diaspora vivant dans des pays francophones dont elle s’éloignerait ainsi.
K. M.
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