Personnalités et opposition unanimes : «Libérez les prisonniers et les médias !»
Par Saïd N. – Après avoir cherché désespérément à convaincre des personnalités supposées acceptées par la population pour mener le dialogue, au moins trois figures d’envergure parmi les treize proposées par un comité de la société civile pour faire partie d’un panel devant diriger le dialogue national ont finalement accepté la proposition mais tout en demandant des gages et en posant des préalables.
En effet, l’ex-chef de gouvernement sous Zeroual Mokdad Sifi, l’ex-président de l’APN et ministre de Bouteflika Karim Younès et, enfin, l’ex-ministre des Affaires étrangères de Boumediene et ancien candidat à la présidentielle de 1999 Ahmed Taleb-Ibrahimi semblent être d’accord pour conduire le dialogue. Ils posent néanmoins une condition commune avant de s’y engager : des mesures d’apaisement incluant, en priorité, la libération des manifestants pacifiques et des détenus d’opinion.
Dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique, parue ce mercredi, Karim Younès a réaffirmé sa disponibilité à prendre part à cette initiative, tout en considérant que «sans la libération des détenus pour délit d’opinion et la fin de la répression violente des manifestants et des médias, aucune concertation n’est possible».
Sans révéler les noms des personnalités qui formeront l’instance de dialogique souhaitée, l’ex-président mouhafedh du FLN de la wilaya de Béjaïa a déjà une vision du travail auquel cette instance sera attelée. «Ces personnalités, dira-t-il dans le même entretien, essaieront de travailler ensemble pour être une interface entre les manifestants hebdomadaires et les représentants de l’Etat ou entre un parti et un autre. Il s’agit de gens qui marchent eux-mêmes chaque semaine, qui ont entendu, écouté et compris le cri du peuple et la volonté de changement.»
Cette sortie coïncide avec une nouvelle lettre rendue publique par Ahmed-Taleb Ibrahimi disant accepter l’idée de participer à cette initiative de dialogue mais tout en posant les mêmes conditions préalables : libération des détenus d’opinion, autonomie d’organisation et de décision de l’instance devant être installée…
Au même moment, des sources médiatiques rapportent que la présidence de la République devrait rendre publique, dans les tout prochains jours, la liste exhaustive des personnalités retenues pour faire partie du panel de dialogue, en s’engageant à appliquer «scrupuleusement» les propositions qui émaneront des débats qui seront organisés sous la tutelle de ce panel.
Mais il est clair qu’avant toute annonce le pouvoir est appelé à répondre favorablement aux conditions préalables posées publiquement par les personnalités intéressées.
S. N.
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