Un rôle malsain
Par Houari A. – Encouragé par les applaudissements de ses alliés régionaux et le silence assourdissant de la communauté internationale, le maréchal autoproclamé Khalifa Haftar a promis, hier, que sa milice plantera dès ce jeudi la «bannière de la victoire» sur le sol de la ville de Tripoli.
Ses parrains et lui appellent cela une victoire contre le terrorisme mais tout le monde sait que cette ultime offensive armée sur la capitale historique de la Libye va replonger le pays dans une guerre de cent ans entre les deux factions qui se disputent le pouvoir depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi, en 2011. A moins que les grandes puissances mondiales acceptent l’avènement d’une nouvelle dictature à Tripoli.
Dans ce jeu de massacre, le rôle que joue la France est le plus malsain. C’est bien son double-jeu dans ce conflit qui est à l’origine de cette catastrophe en marche. Officiellement, Paris s’aligne sur le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies pour reconnaître la légitimité du Gouvernement d’union nationale de Tripoli mais, en sous-main, apporte tous les soutiens possibles et imaginables à Khalifa Haftar et à sa milice armée pour les aider – au nom de la lutte contre le terrorisme – à s’emparer du pouvoir.
Les Français le font pour un double objectif : garder la mainmise sur les richesses immenses de ce pays et se prémunir contre d’éventuelles poursuites pour sa responsabilité dans la destruction de tout un pays.
H. A.
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