Karim Younès : «L’Algérie est face à un point de non-retour»
Par Mounir Serraï – L’ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Karim Younès, défend le principe du dialogue pour l’organisation des élections présidentielles le plus tôt possible.
Après avoir eu une entrevue avec le président de l’Etat, Abdelkader Bensalah, Karim Younès estime que «l’Algérie est face à un point de non-retour, caractérisé par l’absence de stratégie et de vision à long terme, sur tous les plans : humain, socioculturel, politique et économique.»
«Nous avons vu, à travers les péripéties historiques vécues, combien sont fragiles les indépendances, lorsque le goût du pouvoir supplante le devoir de l’Etat», souligne-t-il.
Karim Younès affirme : «Je ne veux pas être dans la peau de celui qui tire sur tout ce qui bouge, à la manière d’un chasseur occasionnel qui vise le merle et abat son chien, ou encore celui d’un spécialiste polyvalent de la critique qui sonde l’intention plus qu’il n’analyse les faits, qui conclut avant même de finir la réflexion.»
«Je dis seulement que l’histoire n’appartient à personne en particulier, mais à tous ceux qui la font et la mènent à bon port», ajoute-t-il, considérant que «l’Algérie d’hier fait sa mue dans la souffrance et la douleur, mais aussi dans la joie, libérée par tant de frustrations. Même si une amertume tenace s’accroche, elle n’empêchera pas les nuages de s’effacer pour laisser place à un beau ciel printanier».
Karim Younès a déjà contacté plusieurs personnalités et activistes en leur proposant de faire partie de ce «panel». La constitutionnaliste Fatiha Benabbou, l’économiste Smaïl Lalmas, l’ancien Premier-ministre Mokdad Sifi, le sociologue Nacer Djabi et le défenseur des droits de l’homme Mustapha Bouchachi ont montré leur disponibilité à faire partie de ce panel facilitateur du dialogue entre les différents blocs, partis et courants politiques afin d’arriver à l’organisation d’une présidentielle dans les plus brefs délais.
M. S.
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