Les manifestants fustigent le dialogue de Bensalah et exigent son départ
Par Mounir Serraï – Les citoyens poursuivent leur hirak pour le 23e vendredi consécutif en maintenant au même seuil élevé leurs revendications. Sous un soleil de plomb, des millions d’Algériens ont battu le pavé, rejetant le nouveau dialogue proposé par le chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, et réclamant son départ.
«Makanch hiwar maâ’l ‘issabât» (pas de dialogue avec les clans) ou encore «makanch intikhabât ya’l issabât» (pas d’élections avec les clans) sont des slogans entonnés par les manifestants à travers le pays, répondant ainsi à la nouvelle initiative de «panel» appelé à mener le dialogue. Les manifestants ont également scandé des slogans hostiles au chef d’état-major de l’ANP qu’ils qualifient de «facteur de blocage» des revendications des Algériens pour un changement radical du système avec le départ de tous les symboles du régime Bouteflika. Les manifestants ont réitéré leur revendication d’un «Etat civil et non militaire». Ils refusent tout dialogue avec le gouvernement actuel. «Système dégage !», «y en a marre des généraux !» sont également des slogans scandés durant ce 23e vendredi.
La mobilisation reste intacte à travers le territoire national. Les revendications sont les mêmes partout. Ainsi, les Algériens sont sortis dans toutes les villes du pays et exigent l’application de l’article 7 de la Constitution qui stipule que «le peuple est l’unique source de souveraineté».
Depuis la wilaya d’El-Tarf, dans l’extrême est du pays, des milliers de manifestants ont vivement exprimé leur attachement à «une Algérie libre et démocratique» et à «un changement radical du système». Plaidant pour un dialogue «sérieux, sans les résidus du régime Bouteflika», des milliers de citoyens ont marché également dans l’ouest du pays pour la 23e semaine consécutive. Ils appellent à la libération des détenus d’opinion et à l’arrêt du harcèlement des militants politiques et associatifs. Même ambiance et mêmes revendications à Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Mascara, Saïda, Tissemsilt, El-Bayadh, Naâma et ailleurs.
Comme la semaine dernière, les services de sécurité ont bloqué avec leurs véhicules des rues autour de la Grande-Poste, à Alger. Leur dispositif sécuritaire est maintenu tel et n’a nullement été allégé.
M. S.
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