Giuseppe Conte : «L’Algérie est un partenaire clé de notre diplomatie»
De Rome, Mourad Rouighi – En marge de la 23e conférence des ambassadeurs qui s’est tenue ce vendredi au Palais de la Farnesina, siège du ministère des Affaires étrangères italien, le président du Conseil, Giuseppe Conte, a tenu à réaffirmer l’attachement de son pays à sa dimension méditerranéenne et à rappeler que l’Afrique du Nord et le Proche-Orient étaient partie intégrante du dispositif de sécurité et de développement de son pays, pour les années à venir.
Le chef du gouvernement italien, tout en regrettant l’absence de perspectives de règlement sur le dossier libyen, a salué l’excellence des relations avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, dont l’Algérie, et a beaucoup insisté sur la nécessité d’encadrer cette coopération au chapitre des choix urgents et stratégiques.
S’adressant aux ambassadeurs italiens, Giuseppe Conte a souligné que la diplomatie qu’entend promouvoir son gouvernement aura un regard d’intérêt et d’attention pour des pays comme l’Algérie, l’Egypte, sans oublier la Libye, qui constituent pour l’Italie des partenaires stratégiques à tous les niveaux et sur tous les plans. «Nous sommes parmi les premiers clients de ces pays, c’est dire qu’au cours des dernières décennies, nous avons acquis des positions importantes et nous sommes décidés à les préserver, en multipliant les initiatives avec nos partenaires dans les domaines les plus divers», a-t-il indiqué.
Conte a précisé qu’«il faudra pour cela, renforcer les axes de cette coopération, nous la voulons tous plus immédiate et en phase avec l’époque que nous vivons, et nos diplomates devront également adapter leurs éléments de langage et leur approche pour saisir toutes les opportunités qui s’offriront à eux».
Présent également à cette conférence, l’ambassadeur italien à Alger, Pasquale Ferrara, a de son côté indiqué à un média italien que l’Algérie «est un partenaire stratégique pour l’Italie et pour l’Europe» et qu’elle «est en train d’expérimenter une phase de transition politique très importante de manière pacifique». «Ce pays est sur le plan régional un acteur clé et reste un allié fondamental de notre pays et un point d’ancrage de toutes les politiques stratégiques pour la Méditerranée et le Proche-Orient», a-t-il estimé.
Ce qui a fait dire à un expert, au fait du volet bilatéral, que ce gouvernement voudra prochainement inaugurer une dynamique aussi nouvelle qu’ambitieuse mais s’inscrivant dans le socle de la continuité et du partenariat historique entre les deux pays.
Sur un plan plus large, cette rencontre a eu pour but de mettre en relief la capacité de Rome, à travers sa diplomatie, à jouer pleinement divers rôles en Europe, en Méditerranée, de par sa relation avec Trump et Poutine et sur des sujets aussi cruciaux que la Libye, les médiations avec Moscou et Téhéran sur la question des sanctions et la gestion récurrente du dossier des migrants.
Enfin, cette conférence intervenant le lendemain du décès du président tunisien, Béji Caïd Essebsi, Giuseppe Conte a tenu à préciser qu’il se rendra ce samedi au palais présidentiel de Carthage pour assister à la cérémonie officielle qui s’y prépare et s’entretenir avec le Président par intérim, Mohammed Ennaceur, et qu’il ne fera pas manquer à la Tunisie le soutien de son gouvernement en cette phase importante de l’histoire de ce pays.
M. R.
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