Zohra Drif : «Le sort de Louisa Hanoune ne peut être lié à une lutte de clans»
Par Mounir Serraï − La moudjahida Zohra Drif-Bitat, coordinatrice du comité national pour la libération de Louisa Hanoune, revient sur cette «affaire» de la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Intervenant lors d’un point de presse tenu au siège de cette formation politique, Mme Drif Bitat assure que l’affaire de Louisa Hanoune est «politique». «Le sort de Louisa Hanoune, responsable d’un parti d’opposition, ne peut être liée à une quelconque affaire de lutte de clans», souligne Maître Zohra Drif-Bitat. Pour elle, la libération de Louisa Hanoune est une «exigence». Mme Drif appelle ainsi au maintien de la mobilisation pour la libération de Mme Hanoune et des détenus d’opinion.
De son côté, Ramtane Taazibt, député PT démissionnaire, dément la participation de Louisa Hanoune à une réunion suspecte : «Louisa Hanoune a rencontré le 27 mars le conseiller spécial du président Bouteflika qui était toujours en fonction. Elle lui a dit que la solution passe par leur départ. ‘Partez tous’, lui a-t-elle dit, tout en réclamant la dissolution de l’APN et la mise en place d’une transition à travers une constituante. On ne peut donc pas lier l’affaire de Louisa Hanoune à un pan du régime qui cherchait à s’accrocher au pouvoir.»
Hakim Saheb, avocat et professeur de droit, estime, lui aussi, que l’emprisonnement de Louisa Hanoune est «politique». «Son arrestation obéit à des considérations politiciennes pures», estime cet avocat, pour lequel sa détention provisoire est une «atteinte à l’activité politique». «Sa détention constitue une criminalisation du fait politique, de l’acte politique, de la pratique politique», soutient-il encore.
«L’emprisonnement de Louisa Hanoune n’est pas une atteinte à ses droits en tant que personne mais une atteinte à la pratique politique», considère cet avocat. «C’est une atteinte à la conscience démocratique», ajoute-t-il. Le comité affirme qu’il poursuivra ses actions jusqu’à l’obtention de la libération de tous les détenus d’opinion.
M. S.
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