Le ministre de la Justice tombe : un limogeage et des interrogations
Par Mounir Serraï – Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, limoge le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Slimane Brahmi. Le communiqué de la présidence de la République, répercuté par l’agence APS, ne donne aucune indication sur les raisons de ce limogeage, bien que celui-ci soit contesté par la rue comme tous les membres du gouvernement et le chef de l’Etat lui-même. C’est Belkacem Zeghmati, procureur général de la Cour d’Alger qui le remplace, précise le communiqué.
Ce limogeage d’un ministre dans un gouvernement contesté constitue-t-il un prélude au changement de l’Exécutif pour répondre aux exigences du mouvement populaire pacifique qui manifeste tous les vendredis depuis le 22 février ?
L’ascension de Belkacem Zeghmati reste énigmatique dans la mesure où il revient de loin. Après avoir été écarté en 2013 suite au fameux mandat d’arrêt international qu’il avait lancé contre l’ancien ministre Chakib Khelil, Belkacem Zeghmati est revenu par la grande porte en récupérant le poste duquel il avait été écarté en 2013. Et voilà qu’aujourd’hui, il occupe carrément le ministère de la Justice.
Le limogeage de l’actuel ministre de la Justice est-il lié aux affaires de corruption en cours ? A-t-il un lien avec les détenus du hirak, maintenus en détention provisoire pour avoir brandi l’étendard amazigh ? Autant de questions qui ne trouvent pas de réponse.
L’agence APS, qui a donné cette information, a publié ensuite un article qui interroge le code de procédures pénales sur le volet relatif à la détention provisoire. Est-ce que le chef de l’Etat va se contenter de ce changement ou prendra-t-il d’autres décisions afin de débloquer la situation politique ? On le saura bientôt…
M. S.
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