L’Algérie concernée par une campagne de manipulation bloquée par Facebook ?
Par Karim B. – Le plus grand réseau social mondial a annoncé avoir bloqué deux campagnes de manipulation, «orchestrées l’une depuis l’Arabie Saoudite, l’autre depuis les Emirats arabes unis et l’Egypte, et dirigées contre de multiples pays au Maghreb», rapporte l’agence de presse française AFP.
Sachant que l’Algérie vit au rythme d’un mouvement de contestation populaire depuis plus de cinq mois et une crise politique sans fin depuis l’annonce de l’ex-président Bouteflika de «sa» décision de briguer un cinquième mandat puis sa démission forcée, il paraît évident qu’elle est la première cible de cette campagne dont les détails n’ont pas été révélés par Facebook.
«En tout, le réseau social a supprimé pas moins de 800 comptes, pages, groupes et événements, principalement sur Facebook mais aussi sur Instagram, qui cherchaient à attiser les tensions dans certains Etats», indique l’AFP qui explique que «les auteurs de ces campagnes ont tenté de dissimuler leur identité» mais «les ingénieurs du réseau ont trouvé des connexions avec des individus liés au gouvernement saoudien, d’une part, et avec deux sociétés de marketing, New Waves en Egypte et Newave aux Emirats, d’autre part».
«Dans chacun de ces deux cas (non liés entre eux), des personnes ont agi de façon concertée et utilisé des faux comptes pour se faire passer pour d’autres personnes et entités», a révélé un responsable à Facebook.
«Nous travaillons constamment pour repérer et mettre fin à ce type d’activité parce que nous ne voulons pas que nos services soient utilisés pour manipuler les gens. Nous supprimons ces pages et comptes à cause de leur comportement, pas à cause des contenus publiés», rappelle Facebook, qui a bloqué plusieurs campagnes de manipulation, toujours selon l’AFP.
Facebook a été l’élément déclencheur du mouvement de contestation populaire du 22 Février en Algérie. Les nombreuses tentatives de manipulation à travers les réseaux sociaux ont échoué face à la détermination des millions d’Algériens, qui battent le pavé depuis plus de cinq mois pour exiger le départ de tous les symboles militaires et civils du système, à maintenir le caractère pacifique des manifestations et à éviter le piège de la confrontation avec le pouvoir en place.
K. B.
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