Médias étrangers cherchent l’ancien président Bouteflika désespérément
Par Saïd N. – Visiblement dépassée par les événements qui secouent l’Algérie depuis plus de cinq mois, la presse parisienne tente de se rattraper par des analyses ou des enquêtes sur le sort de l’ancien Président, Abdelaziz Bouteflika, totalement oublié des Algériens.
Après l’hebdomadaire Jeune Afrique, c’est au tour du quotidien du soir Le Monde de se pencher sur le sujet. Par la plume de son «arabisant et spécialiste de l’islam contemporain» Jean-Pierre Filiu, ce journal se demande pourquoi le sort de l’ex-chef de l’Etat algérien suscite «si peu d’intérêt», alors qu’il était à l’origine de tous les bouleversements actuels dans le pays. L’auteur croit, cependant, que Bouteflika serait actuellement en «résidence surveillée». Il le compare à l’ancien président Chadli Bendjedid, qui, après sa démission en 1992 – l’auteur, incapable de se défaire des anciens clichés, dit qu’il a été renversé par un «putsch militaire» – aurait été placé en résidence surveillée.
«C’est Bouteflika, devenu Président en 1999, qui avait rendu sa liberté de mouvement à Bendjedid et c’est lui qui, à la mort de Bendjedid en 2012, avait décrété un deuil national de huit jours et présidé des funérailles d’Etat dans la capitale», rappelle l’auteur qui omet de citer les autres anciens chefs d’Etat qui ont eu droit au même traitement de la part de Bouteflika. L’auteur insinue-t-il par là que le Président déchu ne recouvrera sa liberté qu’à l’avènement d’un nouveau chef d’Etat ?
Poursuivant son analyse, Jean-Pierre prédit que le pouvoir actuel, incarné par le chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd-Salah, «pourrait être tenté par un procès à grand spectacle où Saïd Bouteflika ferait figure de bouc émissaire plutôt que son frère, très diminué et à la santé chancelante», conclut l’analyste du Monde.
Pour rappel, le magazine Jeune Afrique a affirmé que l’ex-président Bouteflika vivait toujours dans sa résidence médicalisée à Zeralda. Le quotidien panarabe Al-Charq Al-Awsat en donnera une autre version, en indiquant qu’Abdelaziz Bouteflika vivrait dans la vieille maison familiale à El-Biar, avec sa famille, où il continuerait à recevoir une équipe médicale et disposant toujours d’une voiture de service présidentielle et d’un chauffeur.
S. N.
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