Manifestations massives à travers le pays pour exiger le départ des symboles du système
Par Mounir Serraï – Impressionnantes ont été les marches des Algériens ce vendredi, le 25e sans discontinuité, à travers le pays pour exiger le départ de tous les symboles du système Bouteflika. D’Alger à Tamanrasset et d’Oran à Annaba, les Algériens ont investi massivement les centres-villes pour réaffirmer leur détermination à aller jusqu’au bout de leur révolution pour arracher le changement radical voulu.
«C’est une nouvelle République que nous voulons. C’est un nouveau système que nous exigeons. Y en a marre de ce système qui maintient l’Algérie dans le sous-développement à tous points de vue. Y en a marre des replâtrages qui favorisent la reproduction des mêmes pratiques, les mêmes abus et les mêmes comportements déviationnistes», lâche un manifestant rencontré Place Audin en ce vendredi caniculaire. Son accompagnateur lui emboîte le pas pour assurer qu’il n’était pas là pour «chasser» telle ou telle personne au pouvoir mais pour «signifier notre rejet à ces dirigeants encore au poste qui cherchent à nous utiliser pour y rester».
Les manifestants, venus de tous les quartiers d’Alger, expriment leur soif de liberté, de justice. «Echaâb youridou al-istiklal (le peuple veut l’indépendance)», scandent-ils tout en rejetant tout calendrier électoral imposé par le pouvoir. Aussi les manifestants ont-ils dénoncé le panel du dialogue national, assurant qu’il ne les représentait pas. Pour eux, la seule issue à la crise est le départ de tous les symboles du système dont les membres du gouvernement et le chef d’état-major de l’ANP, présentés comme le principal facteur bloquant le règlement de la crise.
Même topo dans les autres villes du pays où la mobilisation a été encore une fois au rendez-vous, en dépit de la période des grandes vacances, de l’approche de l’Aïd et du dispositif sécuritaire encerclant toujours la capitale.
Les Algériens affichent ainsi leur soif d’un changement réel. Ils semblent ainsi bien résolus à l’arracher pour une nouvelle Algérie de droit, de justice et de développement. Rien ne semble donc arrêter leur marche vers ce changement.
M. S.
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