Pouvoir désarmé
Par Houari A. – La Rue a une nouvelle fois fait entendre sa voix, en ce 25e vendredi de protestation citoyenne contre le système, en réservant la plus belle réponse au chef d’état-major qui avait tenté, la veille, dans une énième adresse relayée tel un discours de chef de l’Etat, de faire croire que toutes les revendications des manifestants étaient satisfaites et qu’il ne restait plus qu’à organiser des élections présidentielles «le plus rapidement possible», comme il le répète maintenant, sans s’en apercevoir sans doute, depuis plusieurs mois.
Mieux, les manifestants, excédés par tant de discours démagogiques et de tentatives de manipulation, ont pour la deuxième fois, cette semaine, menacé de passer à une nouvelle étape et d’utiliser une nouvelle arme de protestation : la désobéissance civile. Un mot d’ordre qui semble être perçu par la majorité des manifestants comme un recours inéluctable pour pousser les tenants du pouvoir vers la porte de sortie. L’idée est en train de murir sérieusement dans la société, où les citoyens n’ont pas attendu que l’appel vienne de la classe politique pour commencer à exercer une certaine forme de désobéissance, en refusant, par exemple, de payer les factures d’électricité et en chassant systématiquement tous les hauts responsables qui se hasarderaient à programmer des visites de terrain dans l’arrière-pays.
Le pouvoir sait que la situation va s’envenimer à la rentrée sociale et risque de lui être fatale, avec le cumul des problèmes économiques – démantèlement abusif d’entreprises productives, baisse continuelle des recettes pétrolières, gel des marchés publics, etc. – et face auxquels les pouvoirs publics, notamment le gouvernement croupion de Bedoui, semblent totalement désarmés.
H. A.
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