Les étudiants toujours mobilisés et refusent le retour du «pouvoir militaire»
Par Mounir Serraï – Ni la fête de l’Aïd ni les grandes vacances n’ont impacté la 25e marche des étudiants qui poursuivent avec le même engagement et la même détermination leur combat pour une nouvelle Algérie, démocratique et moderne.
Ils étaient des milliers à battre le pavé à travers les villes estudiantines du pays pour exprimer en chœur leur rejet du «pouvoir militaire» et leur exigence d’une transition pour une refondation de l’Etat et l’instauration d’un véritable système démocratique consacrant l’alternance au pouvoir. A Alger comme à Oran, Constantine, Tizi Ouzou, Bouira, Annaba, Béjaïa, Boumerdès, les étudiants ont impressionné par leur niveau de mobilisation mais, aussi, d’organisation.
Ils ont scandé des slogans réclamant un Etat civil et non militaire, une Algérie libre et démocratique, une justice indépendante, une transition démocratique, une presse libre… Les étudiants se sont élevés contre ce qu’ils ont qualifié de simulacre de dialogue et dénoncé vivement le panel de médiation conduit par Karim Younès.
«Echaâb youridou istiqlal (le peuple veut l’indépendance)», «Samidoune, samidoune, el-houkm el-askari rafidhoune (nous résistons, nous résistons, pouvoir militaire nous rejetons)», «La hiwar mâa el-issabat (pas de dialogue avec les gangs)», «Karim Younès à la poubelle»… sont autant de slogans entonnés par les étudiants à Alger et à travers d’autres villes du pays.
«Rien ne nous arrêtera. Nous continuerons jusqu’à la victoire finale. Il n’est plus question d’accepter les tentatives maquillées de recyclage de ce système politique qui a maintenu le pays dans le sous-développement depuis 1962», lance un étudiant à la Faculté centrale, très actif dans le mouvement estudiantin depuis le début du hirak le 22 février.
«Nous ne sommes pas sortis pour chasser du pouvoir des personnes ni pour mettre quelques symboles du système en prison mais, plutôt, pour déraciner ce système et pour fonder un véritable Etat algérien démocratique, moderne et basé sur le droit, la justice et la transparence. Nous nous rentrerons pas chez nous avant d’enterrer ce système archaïque, producteur de corruption, d’obscurantisme et de comportements déviationnistes», affirme un autre qui annonce dans ce sillage la tenue d’une première réunion nationale de toutes les dynamiques du mouvement estudiantin pour mettre en place une feuille de route de sortie de crise.
M. S.
Comment (8)