La colère des travailleurs affamés par la fermeture forcée des sociétés s’amplifie
Par Houari A. – La situation des employés de certaines entreprises dont les dirigeants sont incarcérés pour des affaires de corruption, et qui sont depuis quelques mois bloquées, va en s’aggravant alors qu’aucune solution n’est encore prise par les pouvoirs publics pour sauver des milliers d’emplois chèrement acquis.
Ainsi, après plusieurs démarches inabouties pour réclamer, notamment, le versement de leurs salaires, gelés pour certains depuis plus de quatre mois, comme c’est le cas des travailleurs du groupe ERTHB d’Ali Haddad, des entreprises gérées par Mahieddine Tahkout ou par les frères Kounifef, tous emprisonnés, ces employés, dont une partie s’en trouve contrainte de démissionner, menacent de durcir leur action à la rentrée sociale. Ils ne croient plus aux promesses du gouvernement qui s’était engagé à résoudre le problème à la veille de l’Aïd El-Adha et qui avait, à un moment, sous-estimé la gravité de leur situation.
Pour nombre d’observateurs, cette mise en congé forcé de milliers de travailleurs est devenue un vrai casse-tête pour l’Exécutif intérimaire en place qui, appelé à expédier les affaires courantes, se retrouve confronté à une situation inextricable au plan social.
Selon les chiffres publiés par l’Office national des statistiques, le taux de chômage a dépassé le seuil de 12,5% en juillet, contre 9,5% en avril, soit une augmentation de 3% au cours des trois derniers mois. Ces statistiques montrent que le nombre de personnes actives, c’est-à-dire en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail, qu’elles soient employées ou au chômage, en avril dernier, était d’environ 12,2 millions de personnes, contre 11,932 millions au début de l’année.
Il faut aussi savoir que le nombre d’Algériens employés a atteint 10 millions en juillet, dont plus de 8 millions d’hommes (81,1%) et plus de 2 millions de femmes, soit 18,9%.
H. A.
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