Le journal Le Monde : «SLC avait la connexion la plus puissante en Algérie»
Par Karim B. – Le journal Le Monde s’est intéressé à l’affaire de la fermeture abusive par le pouvoir de la société spécialisée dans la fourniture de l’Internet sans fil Smart Link Communication (SLC) et sa filiale Divona.
«En Algérie, l’affaire Nezzar provoque une coupure d’Internet pour les plus grandes entreprises», écrit le quotidien français qui précise que parmi les clients de la société «figurent des multinationales et des sociétés publiques», pénalisées par cette décision arbitraire qui a poussé 300 travailleurs au chômage.
Le Monde rapporte les témoignages de responsables dans certaines entreprises directement impactées par cette démarche injustifiée du gouvernement, bien que SLC et Divona aient mis en garde, à travers un communiqué, contre les graves risques encourus par l’entêtement de la ministre et de ses ordonnateurs à vouloir faire cesser l’activité d’une entreprise hautement stratégique.
Certaines entreprises ont perdu jusqu’à 50% de leur chiffre d’affaires, indique le journal qui se réfère à des chefs d’entreprise indignés qui mettent en avant, outre des pertes économiques astronomiques, des «contraintes strictes de sécurité informatique».
Tout en revenant sur les tenants et les aboutissants de l’affaire, Le Monde souligne que «SLC était l’entreprise qui assurait la connexion la plus stable et la plus puissante en Algérie», en précisant que «dans son portefeuille d’un millier de clients, il y avait des ambassades, des institutions comme les douanes ou des ministères, des entreprises étrangères et les plus grandes entreprises nationales, comme la Sonatrach, la compagnie nationale d’hydrocarbures, première entreprise africaine, qui pèse 30% du PIB algérien».
Cette situation aberrante, et contrairement à ce que les auteurs de la décision arbitraire de fermeture de SLC espéraient, a eu un effet négatif sur le concurrent direct du fleuron technologique dont les compétences sont à 100% algériennes. En effet, Icosnet, seul autre opérateur privé spécialisé dans le WiMax, «est débordé», écrit Le Monde. «Lui-même achetait de la bande passante à son concurrent et bénéficiait d’un réseau moins performant. Il a désormais moins de puissance et plus de clients. Ses lignes sont perturbées. Algérie Télécom, l’opérateur public, peut fournir un très haut débit grâce à la fibre optique, mais dans les lieux où il est possible de l’installer, il faut compter plusieurs semaines, voire plusieurs mois de délais», explique encore le quotidien français auquel un expert du secteur des télécommunications a affirmé, à juste titre, que «les décideurs ne se rendent pas compte à quel point Internet est devenu vital».
K. B.
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